A- Cultures de variétés fourragères résistantes
Description
Le fourrage est toute substance d’origine végétale à l’exception des grains servant à la nourriture et à l’entretien du bétail, plantes, tiges, feuilles et racines fraîches ou séchées de prairies naturelles ou artificielles. La production de fourrage consiste à introduire dans les systèmes de cultures des plantes à vocation fourragère afin d’améliorer la disponibilité en aliment pour le bétail de qualité. Les fourrages sont utilisés pour nourrir les bovins, caprins, ovins, équins mais également pour les porcins, camélidés, canards, oies, lapins etc. Ils sont servis aux animaux sous la forme séchée ou humide.
Etapes de mise en œuvre et avantages
Diverses variantes de plantes peuvent être introduites pour disposer de ressources fourragères supplémentaires. Il s’agit des légumineuses herbacées comme le Vigna unguiculata (niébé fourrager) ; des légumineuses arbustives et arborées comme les Cajanus cajan, Leucaena leucocephala, Gliricidia sepium, Acacia albida. Le tableau suivant présente les caractéristiques de la culture de ces espèces avec leurs avantages et inconvénients
1) Plantes : Vigna unguiculata (niébé)
Mise en place :
– Culture pure ou associée
– Semis direct en poquet, 2 graines par poquet, espacement : 20 à 30 cm
– Récolte des fanes, gousses et graines sèches en fin de cycle
Avantages :
– Faible besoin en eau, possibilité d’installation tardive ou en dérobé
– Cycle court (2,5 à 3 mois)
Inconvénients :
– Densité de plantation nécessaire pour produire une biomasse importante
2) Plantes : Cajanus cajan
Mise en place :
– Culture pure ou associée, embocagement
– Semis direct en poquet : 1 m x 0,5 m en culture pure
– Récolte des graines et gousses
– Nouveau semis tous les 2-3 ans
Avantages :
– Espèce pluriannuelle facile à cultiver
– Enracinement profond permettant une restructuration du sol (+ fixation d’azote)
– Production de biomasse et de graines en quantité
– Résistance à la sécheresse
– Possible consommation des graines
3) Plantes : Leucaena leucocephala
Mise en place :
– Embocagement (brise-vent)
– Semis direct ou plantation de plants issus de pépinière (1 plant tous les 1 à 3 ml)
– Émondage régulier des haies
– Récolte des gousses et des graines
Avantages :
– Production importante de biomasse et graines
– Rapidité de croissance
Inconvénients :
– Contrôle régulier (élagage) pour éviter l’envahissement
– Risque de météorisation pour les ruminants
4) Plantes : Gliricidia sepium
Mise en place :
– Embocagement ou systèmes en couloirs
– Plantation de plants issus de pépinière ou boutures en haie : 1 plant tous les 1 à 3 ml ou en systèmes en couloirs (écartement 5 m x 5 m)
– Émondage régulier des haies
Avantages :
– Facilité de multiplication par les boutures
– Rapidité de croissance
– Inconvénients :
– Fragilité au vent
– Concurrence des racines superficielles
– Nécessite un élagage régulier lorsqu’associé dans les parcelles de cultures (développement rapide de la canopée)
5) Plantes : Acacia albida (Gao)
Mise en place :
-Embocagement
– Écartement : 10 m x 10 m
– Pâturage libre des gousses et graines par les animaux + possibilité d’émondage des grands arbres pour faciliter l’accès des animaux au feuillage
Avantages :
– Rusticité, adaptation au sol pauvre sableux
– Grande résistance à la sécheresse
– Amélioration de la fertilité et de la structure du sol
– Remontée des éléments fertiles lessivés en profondeur
Inconvénients :
-Nécessité de protection contre les animaux pendant plusieurs années (croissance lente)
NB: Stylosanthes guianensis, Faidherbia albida, Tephrosia vogeli etc… sont aussi des espèces d’arbres dont la biomasse aérienne constitue une ressource fourragère intéressante.
B-Récolte de fourrages verts, séchage et conservation – Fenaison
Description
La fanaison est une technique qui consiste à récolter le fourrage vert (au stade de floraison) et à le sécher à l’ombre aussi vite que possible par exposition au soleil.
Objectifs de la TIA
La fenaison a pour objectifs de :
✔ Avoir un stock fourrager de sécurité de qualité ;
✔ Améliorer les pratiques paysannes de récolte, séchage et de stockage des fourrages ;
✔ Accroître les productions de viande et du lait ;
✔ Améliorer l’alimentation du bétail ;
✔ Augmenter les revenus des producteurs.
Conditions d’utilisation
Cette technique est faite pour valoriser et conserver le fourrage. Les meules sont faites de pailles de pâturage naturel graminéen (Aristida mutabilis, Schoenefeldia gracilis, etc.) et de légumineuses. Le stock sera conservé à proximité du lieu de séjour de la famille durant la saison sèche. Le volume de la meule varie en fonction de la productivité locale du pâturage et des moyens mobilisés pour leur confection.
Étapes de mise en œuvre
⮚ Coupe
✔ Graminées : début floraison ;
✔ Légumineuses : stade boutons floraux- début floraison ;
✔ Association graminées et légumineuses : stade idéal de coupe est celui de l’espèce la plus précoce à la floraison ; Le niveau de coupe est de 5 ou 10 cm du collet des plantes qui s’y apprêtent ; La coupe ne doit pas être systématique pour permettre la production des semences (prévoir un peuplement pour la production des semences).
⮚ Conditions climatiques de coupe et de séchage
Pour la paille, la coupe est faite de préférence à maturité. Un bon rayonnement solaire et un temps non pluvieux sont nécessaires pour la coupe. Le séchage doit se faire à des températures inférieures à 38°C et de préférence à l’ombre.
Durée du séchage :
Graminées : 2 à 3 jours ;
Légumineuses 2 jours au maximum ;
Association graminées -légumineuses : 2 à 3 jours.
⮚ Matériel et équipements nécessaires
✔ Matériel de récolte : faucille, coupe-coupe, daba, corde, panier et charrette ;
✔ Matériel végétal : fourrage vert fauché, paille,
✔ Produits : conservateurs (sel) et anti termites (cendres) ;
✔ Equipements de séchage et stockage : hangar, magasin, grange etc.
⮚ Stockage
Conserver le foin sous un abri dans un local aéré, sec, imperméable à la pluie et aux rayons solaires (hangar ou grange ouverte sur un côté).
⮚ Utilisation
– Stock en meule : commencer l’utilisation par la couche supérieure ;
– Stock en vrac : commencer le prélèvement par la partie accessible
⮚ Rationnement
Phase adaptation : 2 semaines
Bovin adulte : 2,5 kg/j
Petit ruminant adulte : 0,5 à 0,7 kg/j
En fourrage de base : 2,5 kg /100 kg de poids vif.
Mesures de gestion, d’appropriation et de pérennisation
La gestion, l’appropriation et la pérennisation de la technique passent par la mise en place d’un dispositif de réalisation, de propagation, de protection et de perfectionnement.
Pour ce faire :
✔ Organiser les pratiquants : ceux-ci s’organisent avec la conscience de se perfectionner et d’augmenter le nombre de pratiquants qui tous renforceront les formations, si les éleveurs comprennent mieux, ils s’enrichissent et s’enthousiasment mutuellement lorsqu’ils se retrouvent dans des sessions de formation ;
✔ Former sur les étapes de la technique :
– Encourager les paysans à récolter tôt le foin, avant la maturité de la plante.
– Sécher et stocker de manière appropriée le foin (empiler et stocker) audessus du sol sur une plateforme en bois ou en pierres pour éviter la détérioration.
– Préparer un abri pour la protection du foin de l’ensoleillement est aussi très utile.
– Améliorer l’utilisation des résidus de récolte et la faible qualité du foin naturel.
✔ Appliquer des stratégies susceptibles d’enthousiasmer les producteurs et productrices ruraux pour une idée et de susciter en eux l’esprit d’ambition. Si elle est impliquée dans une telle stratégie réfléchie et bien organisée, la simple
production du foin peut se révéler comme indicateur ou activité initiatrice d’une nouvelle ère de développement.
Avantages
– Production de foin à faible coût,
– Aliment de bonne qualité contenant tous les éléments nutritifs de l’herbe fraîche;
– Disposer d’une alimentation de bonne qualité et en quantité suffisante en saison sèche ;
– Accroître les productions animales (lait, viande, le travail) ;
– Rehausser les revenus monétaires des producteurs ;
– Constituer de réserves fourragères deonnes valeurs alimentaires ;
– Technique simple et peu coûteuse.
Inconvénients/contraintes
-Exige un travail régulier et soigné ;
– Nécessite un moyen de transport et un lieu de stockage ;
– Dégradation des zones où le prélèvement est important et dont les périodes de coupe ne sont pas respectées ;
– Pertes de diversité floristique sur les parcours naturels ;
– Risques d’attaque par les termites
En résumé, l’introduction des plantes fourragères dans les systèmes de cultures peut être fait en libérant des espaces dédiés : pâturages, rotations… ou en intégrant des plantes de service (fixation des dispositifs antiérosifs, haie-vive…) à valeur fourragère intéressante. Une réflexion à l’échelle de l’exploitation peut permettre de mettre en place une production diversifiée de fourrage et ainsi améliorer les résultats des élevages.
Références
– SWISS Contact Projet Sahel Agro Formation Mali-Niger. Fiches techniques en agro-écologie. p 200 ;
– Rapport de mission de l’équipe des consultants Etape de Maradi., mars 2021. p 11 p.
– Suttie J-M., 2004. Conservation du foin et de la paille pour les petits paysans et les pasteurs. Collection FAO, Production végétale et protection des plantes N° 29, p 23
– Fiche « Embocagement des sites de cultures vivrières » p 175
– Fiche « Introduction de légumineuses dans les systèmes de cultures » p 89
– Fiche « Associations culturales » p 185
– Fiche « Successions culturales » p 191
– Fiches « Systèmes de cultures sur Couverture Végétale (SCV) » p197 à p212
C- Fauchage et conservation à l’état humide de fourrages verts – Ensilage
Description
L’ensilage est un processus de fermentation destiné à conserver le fourrage à l’état humide à l’abri de l’air. L’ensilage d’herbe reste la technique de récolte qui permet de mieux conserver la valeur énergétique de l’herbe. Lorsque l’ensilage est réussi, l’animal doit retrouver la valeur et le goût de l’herbe sur pied.
Objectifs de la TIA
L’objectif de la technique est de :
● Avoir un stock fourrager de sécurité et de bonne qualité ;
● Améliorer les pratiques paysannes de récolte, séchage et de stockage des fourrages ;
● Accroître les productions (viande, lait, animaux de trait) ;
● Augmenter les revenus des producteurs.
Conditions d’utilisation
Les meules sont faites de pailles de pâturage naturel graminéen (Aristidia mutabilis, Schoenefeldia gracilis, etc.). Ce stock sera conservé à proximité du lieu de séjour des éleveurs en saison sèche. Le volume de la meule varie en fonction de la productivité locale du pâturage et des moyens mobilisés pour leur confection.
Etapes de mise en œuvre
✔ Confection et emplacement du silo-fosse :
✔ Chercher un terrain compact en pente légère.
✔ Dimensions du silo : Le diamètre et la profondeur du silo-fosse dépendent du nombre, de la catégorie des animaux à nourrir et du temps pendant lequel ils seront nourris. Le silo doit être tel que 5 à 10 cm de fourrage seront retirés chaque Jour de la surface exposée afin d’éviter les avaries.
Trois effets sont recherchés :
✔Générer un écoulement régulier en masse ;
✔ Eviter la formation des voûtes ;
✔ Assurer un débit contrôlé du solide ;
Exemple de dimensionnement de silo-fosse :
Quantité totale de fourrage (tonnes) à ensiler selon la profondeur et le diamètre du silo
⮚ Creuser la fosse
Creuser la fosse en tenant compte du dimensionnement, le surplus de terre est placé sur les côtés de la fosse.
Placer vos silos et mettre de la paille sur les côtés pour les isoler du froid
Dimensionnement de la fosse
⮚ Récolter le fourrage à ensiler
✔ Stade de coupe :
– Graminées : stade floraison ;
– Légumineuses : Stade floraison ;
– Association légumineuses graminées : Stade optimal de l’espèce la plus précoce.
– Niveau de coupe : couper l’herbe à la hauteur de 5 à 10 cm au-dessus du collet.
⮚ Remplir le silo-fosse
✔ Disposer en couches le matériel végétal à ensiler qui peut être en botte ou en vrac ;
✔ Asperger ou épandre le conservateur (sel de cuisine : 5 à 10 kg/tonne de matière fraîche) ;
✔ Tasser fortement (piétinement) sur tous les côtés et les angles ;
✔ Remblayer en dôme pour éviter l’affaissement du silo et l’infiltration des eaux ;
✔ Couvrir avec une natte, paille et argile ou du plastique ;
-Forme de fourrage en vrac ou en brique à mettre dans la fosse
-Fourrage à mettre dans la fosse
✔ Fermer avec du sable et combler l’affaissement après quelques jours ou
semaines.
⮚ Conditions climatiques : Procéder à l’ensilage en temps non pluvieux.
Mesures de gestion, d’appropriation et de pérennisation
✔ Respecter une phase d’adaptation d’une semaine en donnant 25% de la ration en ensilage pendant les trois premiers jours et 50% pendant les 4 derniers jours;
✔ Refermer le silo après extraction de la ration avec une natte mouillée ou de la paille ;
✔ Petits ruminants : 0,73 à 1 kg par animal adulte de 30 à 35 kg de poids vif ;
✔ Bovins : 2,1 kg d’ensilage /100 kg de poids vif.
Avantages
– Constitution des réserves fourragères de qualité, même pendant la période de soudure /sécurité alimentaire ;
– Augmentation de l’embonpoint des animaux (meilleure qualité/quantité de viande et lait).
Inconvénients/contraintes
– Exige un travail régulier et soigné ;
– Travail exigeant (pénible).
– Nécessite des conditions d’anaérobie
– Risque de perte de la qualité liée à la mauvaise utilisation de l’ensilât (oxydation, compactage).
Références
– SWISS Contact Projet SahelAgroFormation Mali-Niger. Fiches techniques en
agro-écologie. 200 p.
– Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles. Technique de
conservation des fourrages par voie humide, fiche 18, l’ensilage, 4 p.
D – Alimentation de la volaille en élevage traditionnel amélioré
Contexte et description
Au village, les poules qui ne reçoivent qu’un peu de son et, plus rarement quelques poignées de mil, sont obligées d’équilibrer cette ration en consommant des criquets, des termites, des vers de terre et des crustacés disponibles. Aussi, pour être adéquate, leur ration alimentaire doit comporter des ingrédients d’origine végétale et des ingrédients d’origine animale.
Objectifs
Le recours aux ingrédients locaux permet de :
✔ Améliorer alimentation de la volaille ;
✔ Augmenter les productions locales ;
✔ Améliorer le revenu des éleveurs ;
✔ Approcher la ration idéale en confectionnant un aliment riche à partir des ingrédients disponibles ;
✔ Améliorer la ration alimentaire des reproducteurs qui doit être enrichie essentiellement en protéines et vitamines ;
✔ Améliorer l’alimentation des poussins pendant leurs phases de croissance (30 à 45 premiers jours de vie).
Conditions de mise en œuvre et matières premières
L’élevage de la volaille est propice dans toutes les zones agroécologiques du Bénin. Cependant, la particularité des oiseaux de basse-cour réside dans le fait que, pour être adéquate, leur ration alimentaire doit comporter des ingrédients d’origine végétale des ingrédients d’origine animale et des ingrédients d’origine minérale. Les ingrédients d’origine végétale constituent la fraction la plus importante de la ration (50 à 80%). Quant aux ingrédients d’origine animale on peut citer la farine et les déchets de poisson, la farine de sang, de viande, la poudre d’os, de coquille d’huître et des criquets. Pour les ingrédients d’origine minérale, il s’agit du sel, du calcaire, des phosphates, des métaux et des oligo-éléments. Ils ne constituent qu’une infime portion de la ration, mais leur carence entraine de graves disfonctionnements.
Étapes de mise en œuvre
Les ingrédients d’origine végétale sont fournis à partir de la production locale ou des importations. Les ingrédients d’origine animale et minérale sont disponibles au niveau des abattoirs et sur les marchés locaux. Confection de rations améliorées : Pour confectionner un concentré minéral, il faut procéder au mélange suivant en utilisant toujours la même mesure, par exemple une petite calebasse, une louche, une grande ou moyenne boîte de tomate, une cup en
plastique etc…
Concentré minéral (Source : MAG/EL, 2016)
Au niveau de chaque ration, ajouter 1 kg de concentré minéral tel que formulé dans
le tableau ci-dessus.
Ration N°1 pour 100 sujets adultes à base de tourteaux d’arachide
Ration alternative N°2 pour 100 sujets adultes à base niébé grillé
Mesures de gestion, d’appropriation et de pérennisation
Le bon aviculteur doit faire preuve d’imagination et de courage pour aller à la recherche de substituts ou de compléments divers ; à cet effet, voici quelques idées utiles :
✔ Ramasser les grains de céréales dans les champs après la récolte ou sur les aires de battage ;
✔ Utiliser les graminées sauvages existant dans le terroir ex Panicum sp;
✔ Donner à la volaille les restes de cuisine, les déchets de poissons, les déchets d’abattoirs, les déchets de brasserie, de laiterie ;
✔ Les déchets de cultures de contre-saison : choux, laitues, carottes, piments, oignons ;
✔ Les grains germés (c’est une excellente source de vitamines)
✔ Les termites, les vers de terre, les criquets et autres insectes récoltés par les enfants ; certains d’entre eux peuvent d’ailleurs faire l’objet d’un véritable élevage.
Avantages
– Ingrédients disponibles localement accessibles pour tous les aviculteurs ;
– Coût relativement peu élevé des ingrédients utilisés ;
– Existence de la demande
– Amélioration de la qualité de vie des ménages
Inconvénients/contraintes
– Les problèmes liés :
– Cherté des intrants ;
– Coût élevé de la production,
– Hygiène de l’habitat, abreuvoirs et mangeoires ;
– Non maîtrise des signes cliniques liés aux carences alimentaires…
Références
– MAG/EL, 2016. Guide de l’aviculteur au Niger, 47 p.
– MAG/EL, 2018. Guide national de mise en place et d’animation de dispositif d’innovations paysannes en Elevage (DIPE). 87 p.
– MAG/EL, Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel, 2007. Synthèse des résultats RGAC. 39 p.
E- Lutte contre les maladies aviaires
Description
La lutte contre les maladies aviaires est un ensemble de mesures pour assurer la santé de la volaille.
Objectifs de la TIA
● Assurer la santé de la volaille ;
● Mettre à la disposition des producteurs un programme simple de prophylaxie, pour les volailles laissées en totale liberté, recevant peu ou pas de soins.
Contrainte de l’Aviculture villageoise
Les principales contraintes de l’aviculture villageoise sont :
✔ Les prédateurs (Serpent, chat, épervier) ;
✔ Mauvais habitat ;
✔ Variole ;
✔ Maladie du Gomboro ;
✔ Pseudo peste aviaire (Newcastle) ;
✔ Parasitisme interne ;
✔ Parasitisme externe.
Précautions à prendre
Pour y faire face, il y’a deux types de mesures :
✔ La prophylaxie sanitaire consistant à la mise en œuvre des moyens qui empêchent l’installation des agents responsables des maladies (parasites, microbes) ;
✔ La prophylaxie médicale qui consiste à la lutte préventive contre les agressions parasitaires et infectieuses.
Étapes de mise en œuvre
⮚ Mise en œuvre des techniques
✔ Établir le poulailler sur un sol sain et ombragé ; prévoir une fermeture et des perchoirs faciles à démonter et à nettoyer régulièrement ;
✔ Nettoyer et balayer 1 à 2 fois par semaine son poulailler (récupérer et transporter les déchets au champ ou produire du compost) ;
✔ Désinfecter son poulailler à l’aide : (Crésyl dilué :1 cuillère à café par litre d’eau, 3 fois par an, chaux vive, eau de javel, fumigation ; désinfection par la chaleur.).
⮚ Méthodes de lutte contre les maladies aviaires
– Mesures concernant les maladies infectieuses et parasitaires
– Pour lutter contre les poux et les puces, placer dans les poulaillers un mélange de cendres de bois, de sable et de poussière de chaux ou de fleur de souffre.
– Le poulailler est ensuite désinfecté au lait de chaux, particulièrement dans les
angles où logent les parasites ;
– Pour lutter contre les parasites vivant sous les écailles de pattes ou à la base des plumes, désinfecter les poulaillers et saupoudrer avec du sel pipérazine les volailles. Pour lutter contre les parasites internes, on utilise des vermifuges ;
– Pour lutter contre les maladies virales, vacciner les volailles en bonne santé avant que la maladie ne s’installe dans le village.
Mesures à prendre en cas de maladie :
o Isoler les volailles malades, brûler ou enterrer les cadavres pour éviter la dispersion des microbes et retirer les oeufs pourris ;
o Désinfecter le poulailler ;
o Faire un vide sanitaire 2 semaines au moins après une désinfection ;
o Interdire l’accès du poulailler aux personnes étrangères.
Quelques maladies
– La maladie de Newcastle
Comment reconnaître la maladie de Newcastle ? Dans un poulailler atteint de la maladie de Newcastle toutes les poules sont progressivement affectées et elles meurent presque toutes.
-Les symptômes se manifestent par :
✔ Une diarrhée verte ;
✔ Un écoulement des narines ;
✔ Une mise en boule des poulets
✔ Un hérissement des plumes ;
✔ Une paralysie et un écroulement ;
✔ Une mortalité élevée des poulets ;
✔ Un torticolis ;
✔ Œdème de la face et de la tête, et des barbillons ;
✔ Coloration bleue de la crête ;
✔ Insuffisance respiratoire ;
✔ Forte mortalité brutale ; Installation d’un tournis pour les poulets qui ne sont pas morts.
– Lésions de la maladie de Newcastle
✔ Forte congestion sous cutanée de la région abdominale ;
✔Prophylaxie sanitaire de la maladie de Newcastle
✔ Nettoyer et désinfecter les poulaillers et le matériel d’élevage régulièrement ;
✔ Vacciner toutes les poules chaque année avec un rappel après trois mois pour les sujets adultes, aussitôt après la saison des pluies ;
✔ Vacciner au même moment les poussins qui ont déjà des plumes, sinon attendre le mois de février pour le faire ;
✔ Ne pas introduire de poules dans le village en période d’épidémie dans la région ;
✔ En cas d’introduction d’une nouvelle poule la mettre en quarantaine pendant au moins une (1) semaine ;
✔ Abattage systématique des volailles contaminées ;
✔ Éviter les contacts entre les volailles domestiques et les oiseaux sauvages ;
✔ En cas de mortalité très importante prévenir immédiatement le service vétérinaire privé de proximité et le service d’élevage ;
✔ Appliquer les mesures de biosécurité (prophylaxie sanitaire et médicale) dans les exploitations.
⮚ Parasitoses externes des volailles
⮚ Signes
Les sujets atteints du parasitisme externe se comportent comme suit :
✔ Grattage et plumes ébouriffés ;
✔ Paupières et oreillons couverts de puces ;
✔ Abandon de nid à cause des argas.
✔ Visibilité de certains parasites sur leur corps.
⮚ Déparasitage externe
✔ Le déparasitage individuel est contraignant si bien qu’il faut plutôt penser à déparasiter entièrement les poulaillers traditionnels. Actuellement le traitement du parasitisme externe se fait par injection de l’Ivermectine.
✔ Il existe deux (2) types de traitement des parasites : le traitement préventif et curatif.
Traitement préventif
– Hygiène des enclos ;
– Fumigation ;
– Saupoudrage ;
– Capture des vecteurs ;
– Pulvérisation ;
– Décrochage des tiques (éviter cassure rostres) ;
– Capture des mouches ;
– Brûlure de la litière.
Traitement curatif
– Traitement curatif après apparition des symptômes ;
– Traitement après apparition des vecteurs (parasites) ;
– Couverture de l’animal ou de la partie infestée par de produits adéquats ;
– Bain ;
– Pulvérisation ;
– Fumigation
Les matériels utilisés sont :
✔ Pour le déparasitage externe : pulvériseurs, pinceau, récipient, fosse ;
✔ Pour bain : brosse et seringue et les produits eau, crésyl, ivermectine, teinture d’iode.
⮚ Parasitoses internes des volailles
● Signes
Les signes du parasitisme interne sont :
✔ Amaigrissement et baisse de la production des sujets atteints ;
✔ La crête et les barbillons pâles et souvent les plumes ébouriffées chez les sujets atteints ;
✔ Des cas de mortalités chez les sujets atteints.
Déparasitage interne
Pour lutter contre les parasites internes :
⮚ Donner un vermifuge 2 fois par an, en début d’hivernage et en fin d’hivernage;
Dans le cas d’un vermifuge se distribuant à raison d’un comprimé pour 2 kg de poids, le mode de distribution est le suivant :
✔ Un comprimé entier pour un coq ou une poule ;
✔ La moitié d’un comprimé pour une poulette ou un coquelet de 3 à 4 mois ;
✔ Un comprimé pour 4 poussins ;
✔ L’Ivermectine en sous cutanée.
Mesures de gestion
Avant et après chaque séance de vaccination, il faut :
✔ Laver très proprement le matériel avec du savon ;
✔ Placer les aiguilles et les seringues dans une casserole ou dans une petite marmite contenant de l’eau et les faire bouillir pendant quinze minutes ;
✔ Les conserver à l’abri de la poussière.
Avantages
– Réduction de la mortalité de la volaille
– Amélioration de la productivité de la volaille
– Amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des éleveurs
– Réduction de la pauvreté des éleveurs
Inconvénients
– Demande une assistance technique.
– Coût élevé des produits
Références
– MAG/EL, 2018. Guide national de mise en place et d’animation de dispositif d’innovations paysannes en Elevage (DIPE). 87 p.
– Programme d’Actions Communautaires, 2006. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales. 270 p.