A- Cultures de variétés fourragères résistantes
Description
Le fourrage est toute substance d’origine végétale à l’exception des grains servant à la nourriture et à l’entretien du bétail, plantes, tiges, feuilles et racines fraîches ou séchées de prairies naturelles ou artificielles. La production de fourrage consiste à introduire dans les systèmes de cultures des plantes à vocation fourragère afin d’améliorer la disponibilité en aliment pour le bétail de qualité. Les fourrages sont utilisés pour nourrir les bovins, caprins, ovins, équins mais également pour les porcins, camélidés, canards, oies, lapins etc. Ils sont servis aux animaux sous la forme séchée ou humide.
Etapes de mise en œuvre et avantages
Diverses variantes de plantes peuvent être introduites pour disposer de ressources fourragères supplémentaires. Il s’agit des légumineuses herbacées comme le Vigna unguiculata (niébé fourrager) ; des légumineuses arbustives et arborées comme les Cajanus cajan, Leucaena leucocephala, Gliricidia sepium, Acacia albida. Le tableau suivant présente les caractéristiques de la culture de ces espèces avec leurs avantages et inconvénients
1) Plantes : Vigna unguiculata (niébé)
Mise en place :
– Culture pure ou associée
– Semis direct en poquet, 2 graines par poquet, espacement : 20 à 30 cm
– Récolte des fanes, gousses et graines sèches en fin de cycle
Avantages :
– Faible besoin en eau, possibilité d’installation tardive ou en dérobé
– Cycle court (2,5 à 3 mois)
Inconvénients :
– Densité de plantation nécessaire pour produire une biomasse importante
2) Plantes : Cajanus cajan
Mise en place :
– Culture pure ou associée, embocagement
– Semis direct en poquet : 1 m x 0,5 m en culture pure
– Récolte des graines et gousses
– Nouveau semis tous les 2-3 ans
Avantages :
– Espèce pluriannuelle facile à cultiver
– Enracinement profond permettant une restructuration du sol (+ fixation d’azote)
– Production de biomasse et de graines en quantité
– Résistance à la sécheresse
– Possible consommation des graines
3) Plantes : Leucaena leucocephala
Mise en place :
– Embocagement (brise-vent)
– Semis direct ou plantation de plants issus de pépinière (1 plant tous les 1 à 3 ml)
– Émondage régulier des haies
– Récolte des gousses et des graines
Avantages :
– Production importante de biomasse et graines
– Rapidité de croissance
Inconvénients :
– Contrôle régulier (élagage) pour éviter l’envahissement
– Risque de météorisation pour les ruminants
4) Plantes : Gliricidia sepium
Mise en place :
– Embocagement ou systèmes en couloirs
– Plantation de plants issus de pépinière ou boutures en haie : 1 plant tous les 1 à 3 ml ou en systèmes en couloirs (écartement 5 m x 5 m)
– Émondage régulier des haies
Avantages :
– Facilité de multiplication par les boutures
– Rapidité de croissance
– Inconvénients :
– Fragilité au vent
– Concurrence des racines superficielles
– Nécessite un élagage régulier lorsqu’associé dans les parcelles de cultures (développement rapide de la canopée)
5) Plantes : Acacia albida (Gao)
Mise en place :
-Embocagement
– Écartement : 10 m x 10 m
– Pâturage libre des gousses et graines par les animaux + possibilité d’émondage des grands arbres pour faciliter l’accès des animaux au feuillage
Avantages :
– Rusticité, adaptation au sol pauvre sableux
– Grande résistance à la sécheresse
– Amélioration de la fertilité et de la structure du sol
– Remontée des éléments fertiles lessivés en profondeur
Inconvénients :
-Nécessité de protection contre les animaux pendant plusieurs années (croissance lente)
NB: Stylosanthes guianensis, Faidherbia albida, Tephrosia vogeli etc… sont aussi des espèces d’arbres dont la biomasse aérienne constitue une ressource fourragère intéressante.