Principes
La gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) est une catégorie de pratiques de gestion durable de la fertilité des sols qui repose sur trois principes selon la FAO/WOCAT, à savoir :
- Maximisation de l’utilisation des différentes sources organiques d’engrais ;
- Minimisation des pertes en éléments nutritifs ;
- Utilisation judicieuse des engrais minéraux.
Pratiques GIFS
A- Amélioration de la fertilité du sol avec la bonne gestion des résidus de récolte
Description
La bonne gestion des résidus de récolte consiste à restituer au sol la matière organique en épandant les résidus végétaux après la récolte (paille de céréales, fanes de légumineuses, etc.).
Objectifs
L’utilisation des résidus de récolte permet de :
- Réduire les pertes des particules fines du sol dues à l’action de l’eau ou du vent;
- Enrichir le sol en matière organique ;
- Retourner au sol une partie des éléments nutritifs prélevés ;
- Limiter l’évaporation et de conserver l’eau dans le sol ;
- Maintenir une bonne croissance et un bon développement des plants ;
- Garder le sol meuble facilitant ainsi l’enracinement des plants ;
- Faciliter l’accroissement des organismes vivants du sol ;
- Accroître les rendements des cultures ;
- Réduire la prolifération des mauvaises herbes et l’utilisation des herbicides ;
- Diminuer le coût de production à travers la réduction de la main d’œuvre pour le désherbage.
Conditions d’utilisation
La gestion des résidus de récolte se pratique de préférence sur des terrains peu accidentés ou en bas de pente, afin de limiter leur perte par ruissellement. En présence de terrain accidenté, il est recommandé de coupler cette mesure avec les mesures de Conservation des Eaux et des Sols (CES).
Étapes de mise en œuvre
La mise en place de cette mesure dépend de la méthode de préparation du sol choisie par l’agriculteur (avec ou sans labour préalable). 1- Cas du travail minimum du sol
- Les résidus sont épandus sur le sol après la récolte, ceci limite le prélèvement par les animaux en divagation.
- Juste après les récoltes, faucher les tiges et les aligner dans les sillons ou bien les étaler sur la parcelle en début de saison sèche.
- Pour certaines cultures, le soja par exemple, les plants sont rassemblés sur une aire de récolte en vue du battage. Dans ce cas, il est fortement recommandé de retourner et d’épandre les résidus sur la parcelle de Il faut éviter de les brûler.
Cas du labour
- Couvrir le sol avec les résidus de récolte.
- Ramener au besoin les résidus de récolte déplacés sur les aires de battage ✔ Faucher les résidus de culture (tiges) et les étaler au sol.
- En début de campagne, labourer la parcelle :
Cas de labour à plat : effectuer un premier labour si possible avec les premières pluies ; puis un labour croisé 15 jours après le premier pour bien enfouir les tiges ;
Cas de labour en billon : billonner la parcelle en ramenant la terre sur les résidus mis dans les sillons.
Exigences pour sa durabilité
- Etablir un pare-feu autour du champ pour éviter que les feux de végétation ne brûlent les résidus laissés dans les champs.
- Adopter l’implantation des haies vives afin de limiter l’incursion des bêtes dans les espaces agricoles appartenant au producteur.
- Veiller à ramener les résidus de récoltes sur le champ lorsque l’aire de battage ou de séchage est éloignée du champ.
Références
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/ GIZ, 97 p.
B- Amélioration de la fertilité du sol avec le pois d’Angole (Cajanus cajan)
Description
Le pois d’Angole est une légumineuse arbustive, bi à tri-annuelle, originaire d’Inde et d’Afrique occidentale. Résistante à la sécheresse, elle peut se contenter de 500mm de pluies annuelles. Peu exigeante en fertilité, elle se développe dans tous les
types de sol, mais n’aime cependant pas l’humidité excessive. Son cycle est d’environ 150 à 360 jours selon l’espèce et le climat.
Objectifs
Le pois d’Angole est cultivé pour plusieurs objectifs ou usages :
✔ Grains alimentaires et fourrage
✔ Lutte contre les adventices
✔ Relèvement de la fertilité des sols
✔ Grande capacité de fixation d’azote
✔ Bois pour la cuisson (dans certaines régions)
✔ Ralentissement de l’érosion
✔ Tuteurage de l’igname.
Conditions d’utilisation
Le pois d’Angole s’accommode bien de sols pauvres, infestés de plantes nuisibles aux cultures comme l’Imperata ou le Striga, …On peut l’installer sur une diversité de sols sauf sur sol hydromorphe. Si le relief est accidenté, il convient de prévoir, en plus, des mesures de Conservation des Eaux et des Sols (CES) adaptées telles que le billonnage perpendiculaire à la
pente, les ados végétalisés, les cordons pierreux, etc.
Étapes de mise en œuvre
En pure : production de graines ou de fourrage
✔ Semis (pour production de fourrage) : 20 kg/ha de semence, à 2 graines par poquet, à un écartement de 0,80 à 1 m entre les lignes et à 0,8 m entre les plants sur la ligne.
✔ Semis (pour la production de grains) : 20 kg/ha de semence, à 2 graines par poquet, à un écartement de 1,60 m entre les lignes et à 0,80 m entre les plants sur la ligne.
En association (avec le maïs) :
– Semis
✔ 20 kg/ha de semence, à 2 graines par poquet deux semaines après la céréale à un écartement de 0,80 m sur la ligne et 1,60 m entre plants sur la ligne à une profondeur de 3 à 5 cm.
✔ Type intercalaire, mettre en place deux lignes de pois d’Angole séparées par une ligne de maïs.
✔ Parcellisation : semé en bordure des billons ou des lignes de culture dans les allées pour marquer les blocs de cultures. L’écartement est déterminé en fonction des billons ou des lignes de culture, et il faut au moins 1,50 m entre
plants pour avoir un bon développement et une bonne production en graines.
✔ En casiers à d’autres cultures. Le pois d’Angole est mis en place en double ligne pour constituer les casiers qui entourent la culture : 15 à 20 billons ou lignes de culture de maïs ou de manioc.
– Entretien
✔ Le pois d’Angole doit être sarclé deux fois au moins après une bonne levée et
suivant l’appréciation du degré d’enherbement.
✔ L’entretien donne l’avantage à la légumineuse améliorante de bien s’établir et
de prendre le dessus sur les mauvaises herbes.
✔ Le recépage des tiges à 0,8 m du sol se fait après une année de végétation.
✔ Le recépage permet un bon redémarrage d’une nouvelle végétation
✔ L’arrachage des tiges intervient à la fin de la deuxième année,
– Récolte
✔ La récolte se fait au fur et à mesure de la maturité physiologique des gousses c’est-à-dire lorsqu’elles commencent à perdre leur couleur verte.
✔ Elle doit intervenir à partir du mois de décembre jusqu’à la fin de la fructification. Carré/ligne de densité et de rendement
✔ L’évaluation des densités de culture ou de leur rendement s’effectue au moyen des carrés (gabarit) ou des lignes de densité de rendement de la culture concernée.
✔ Lorsque les cultures sont en ligne ou en ligne contrôlée (approximativement alignées) il est aisé de procéder par ligne de densité ou ligne de rendement.
✔ Lorsque les cultures sont en vrac ou à la volée (riz ou fonio par exemple), l’utilisation des carrés ou lignes de rendement s’impose.
✔ Il faut au minimum trois (3) carrés de rendement par culture.
Exigences pour sa durabilité
✔ Installer la parcelle de pois d’Angole dans des endroits qui présentent moins de risque d’incendies et de dégâts de divagation des animaux domestiques.
✔ Pour avoir de semences en quantité suffisante, parcelliser le champ en semant le pois d’Angole à densité lâche (au moins 1,50 m entre plants).
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 p
C- Amélioration de la fertilité du sol avec le mucuna
Description
✔ Le mucuna est une légumineuse herbacée originaire du Sud-Est asiatique.
✔ Il en existe plus de cent (100) espèces, sauvages ou domestiquées, en zone tropicale ou sub-tropicale.
✔ Les plus utilisées au Bénin sont les espèces : M. pruriens var utilis (variété à graines noires), M. cochinchinensis (espèce à graine blanche) et M. deeringiana (espèce à graines tachetées).
✔ Les conditions agro-écologiques optimales pour leur développement sont une pluviométrie de 1000 à 2500 mm, des températures de 19 à 27°C, une altitude inférieure à 1600 m.
✔ Ces espèces de Mucuna préfèrent les sols sableux à sablo-argileux, plutôt acides.
✔ Elles sont sensibles aux excès d’humidité, mais relativement résistantes à la sécheresse.
✔ Ce sont des plantes annuelles, fixatrices d’azote.
✔ La plupart des espèces sont rampantes ou volubiles.
✔ Le tuteurage augmente d’ailleurs le nombre d’inflorescences par plante, le nombre de fleurs par inflorescence, le nombre de graines par gousses et le taux de germination des graines récoltées.
Objectifs
Le mucuna est cultivé pour plusieurs objectifs :
✔ Améliorer la fertilité du sol
✔ Limiter l’érosion
✔ Contrôler les adventices
✔ Augmenter la vie microbienne dans le sol
✔ Nourrir les animaux (ruminants)
Conditions d’utilisation
✔ Sols pauvres, enherbés (présence d’Imperata, de Striga…) ;
✔ Sols moyennement riches ;
✔ S’accommode de sols sableux, argileux et même des sols très acidifiés ;
✔ Éviter les sols hydromorphes mais l’espèce cochinchinensis supporte les sols temporairement inondables.
Étapes de mise en œuvre
-Semis du mucuna en relais au maïs
✔ (Pratique recommandée pour les régions à deux saisons de pluies)
✔ Remarque importante : Observer un minimum de 40 jours avant le semis du mucuna sur maïs (sortie des panicules mâles du maïs).
✔ Semer le mucuna aux mêmes écartements que le maïs : mettre en terre, deux graines de mucuna par poquet entre deux poquets consécutifs de maïs.
✔ Période de semis : au début de la première saison de pluies.
-Semis du mucuna en pur
✔ (Pratique recommandée pour les régions à une seule saison de pluies)
✔ Semer deux (2) graines de mucuna par poquet à un écartement de 0,80 m entre lignes et 0,40 m entre plants sur la ligne, ce qui nécessite 30 kg/ha de semence.
✔ Période de semis : au début de la saison de pluies.
-Semis du mucuna pour lutter contre l’impérata (herbe à baïonnette)
✔ Pour récupérer les parcelles fortement envahies par Imperata cylindrica ou chiendent d’Afrique, on peut procéder comme suit avec le mucuna.
✔ Faucher l’impérata.
✔ Semer du mucuna en pur et à forte densité : 2 ou 3 graines par poquet aux écartements de 0,40 m × 0,40 m.
✔ Période de semis : dès les premières pluies.
✔ Sarcler la parcelle pour permettre au mucuna de prendre le dessus sur les mauvaises herbes et qu’il puisse mieux contrôler l’impérata.
✔ Réalisation et entretien du pare-feu pour éviter que le mulch ne soit brûlé en saison sèche.
✔ Remarque : En cas de sols très pauvres
✔ On sème également le mucuna en pur et à forte densité pour vite restaurer la fertilité du sol.
✔ Dans ce cas, le mucuna est cultivé pendant deux années successives sur la même parcelle.
✔ Pour cela, en fin de campagne agricole, le mucuna n’est pas récolté. Les gousses éclatent et libèrent les graines qui vont ensemencer la parcelle en début de saison de pluies l’année suivante.
-Entretien
✔ Après une bonne levée et suivant l’appréciation du degré d’enherbement, le mucuna doit être sarclé une ou deux fois au plus.
✔ Cet entretien donne l’avantage à la légumineuse améliorante de bien s’établir pour couvrir et dominer les mauvaises herbes.
-Récolte
✔ Il faut récolter les gousses lorsqu’elles commencent à sécher (passage du vert au brun). Plusieurs passages de récolte (2 ou 3) sont nécessaires.
✔ Le moment propice du démarrage de la récolte se situe vers fin novembre pour éviter que les gousses ne s’éclatent au champ.
✔ La récolte doit intervenir sans tarder car l’éclatement des gousses est accéléré par l’harmattan.
Exigences pour sa durabilité
✔ Installer la parcelle de mucuna dans des endroits qui présentent moins de risque d’incendie et de dégâts de divagation des animaux.
✔ Éviter d’installer la parcelle de mucuna en bordure d’une végétation naturelle (pour limiter les feux de végétation).
✔ Pour ce faire, il serait avantageux de mettre la parcelle de mucuna à l’intérieur du champ de façon à l’entourer d’autres parcelles cultivées.
✔ Produire de quantité suffisante de mucuna en semant 2 à 3 poquets autour des arbres tuteurs. Cette technique donne au moins 5 kg de mucuna par arbre quand le semis du mucuna intervient dès le début des pluies de la campagne.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 p.
D- Amélioration de la fertilité du sol avec l’Aeschynomene hystrix
Description
Aeschynomene histrix est une légumineuse herbacée ou sub-ligneuse pérenne, à port dressée, pouvant atteindre 1 à 2 m de hauteur en conditions favorables. Elle est de la famille des fabacées. Le genre semble originaire d’Amérique tropicale.
Dans la zone intertropicale.
Objectifs
L’aeschynomène est cultivé pour :
✔ L’amélioration de la fertilité des sols.
✔ Le contrôle des mauvaises herbes notamment les herbes courtes et les dicotylédones.
✔ L’alimentation des animaux surtout les ruminants, les rongeurs (lapins) et même la volaille qui picore les feuilles mises en bottes.
✔ Cette plante une fois bien établie contrôle parfaitement les mauvaises herbes qui s’étalent.
✔ Espèce très appétée par les animaux d’élevage et utilisée à cet effet pour rehausser la qualité du fourrage naturel.
✔ Enrichissement des pâturages naturels.
Conditions d’utilisation
✔ Large gamme de sols et de climats : des sols sableux, pauvres et mal drainés aux sols sablo-limoneux à argilo-sableux.
✔ Sur les sols à faible pente.
✔ Si la pente est prononcée, prévoir des mesures CES correctives.
Étapes de mise en œuvre
Scarification des graines
✔ Pour son semis, l’installation ne présente pas de difficultés mais les graines
sont petites et nécessitent d’être scarifiées pour germer facilement.
✔ La scarification des graines nécessaires pour lever la dormance peut se faire de deux manières :
– Mélanger les graines avec du sable sec qu’on pile modérément dans un mortier pour dépelliculer les graines.
– Disposer les semences entre deux papiers verre et frotter pour enlever les pellicules des graines.
✔ Après scarification, la levée est rapide mais la croissance est lente les trois premiers mois.
Semis
L’aeschynomene peut être installé : en pure, en association, comme fourrage.
✔ De façon générale, le semis de l’aeschynomene est délicat et certaines opérations doivent être réalisées avec soin.
✔ Mélanger 1 volume de semence scarifiée à 2 volumes de sable fin pour être semé.
✔ On fait un léger sillon au flanc des billons et on y dépose le mélange graine + sable.
✔ Parfois, un léger comblement est nécessaire pour enfouir les graines.
✔ Un enfouissement profond est déconseillé.
✔ Orienter les billons (ou les lignes de semis) perpendiculairement à la pente pour empêcher que les jeunes plants ne soient emportés par l’eau de ruissellement.
Le semis aussi peut se faire de trois manières : en ligne, en poquet et à la volée.
Semis en ligne continue
En culture pure ou en association (maïs, manioc)
✔ Le semis nécessite 7 kg/ha en situation de correction de l’état dégradé des sols.
✔ Pour lutter contre les mauvaises herbes : semer la plante en ligne continue avec 0,80 m entre les lignes.
Semis en poquet
En culture pure ou en association (maïs, manioc, verger)
✔ Le semis en poquet permet de réduire la quantité de semence.
Semis à la volée
✔ Le semis à la volée est plus rapide mais consomme une grande quantité de semence, l’entretien est difficile. Il est réservé pour l’ensemencement des pâturages ou des vergers.
Entretien
Pour le sarclage des jeunes plants, il faut :
✔ Une main d’œuvre avertie pour ne pas sarcler les jeunes pousses d’aeschynomene qui peuvent être confondues avec les mauvaises herbes.
✔ Le désherbage manuel va se faire sur la ligne de semis au besoin.
✔ Pour les agro-éleveurs, faire les prélèvements à hauteur de genoux sur la biomasse bien établie pour nourrir les ruminants, la volaille, les lapins, etc.
Récolte
La récolte des graines nécessite un bon suivi de la plante pour maîtriser le processus de mûrissement.
✔ La production de graines est abondante mais la récolte est délicate et fastidieuse.
✔ Pour réussir la récolte des graines, il est indispensable qu’une formation appropriée soit donnée aux agriculteurs.
✔ Les graines sont physiologiquement mûres lorsqu’elles commencent à perdre leur couleur verte et prennent une couleur brune.
✔ La récolte s’effectue au fur et à mesure de la maturité des graines : mettre un plateau sous la touffe, incliner la plante et la secouer.
✔ En première année la production de graine est faible.
✔ La récolte s’étale de novembre à décembre, jusqu’à la fin de la fructification.
Exigences pour sa durabilité
Aeschynomene a la qualité de rester vert en pleine saison sèche. Pour cela, la plante est recherchée par les ruminants en divagation. Il faut donc :
✔ Prévoir la clôture des champs pour limiter les dégâts des animaux.
✔ Réaliser un pare-feu pour bien protéger les jachères de 2 ans enrichies avec aeschynomene.
✔ Mettre une plaque d’interdiction aux abords des champs pour limiter les dégâts des animaux.
✔ Pour la mise à échelle, semer une parcelle d’aeschynomene dans le but de la production semencière.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 p.
E- Amélioration de la fertilité du sol avec le stylosanthes
Description
✔ Ce sont des plantes généralement annuelles ou bi-annuelles, fixatrices d’azote.
✔ Elles sont généralement rampantes.
✔ Elles sont résistantes à la sécheresse (enracinement profond), ainsi qu’à l’excès d’humidité.
✔ Elles présentent une grande tolérance aux maladies fongiques (surtout à l’anthracnose).
✔ Le rendement en graines est généralement élevé dans les régions du nord du Bénin à partir de N’Dali (Latitude 10°N).
✔ La levée de dormance requiert la scarification des graines ;
La germination et la vitesse de croissance au sol sont rapides (bon pouvoir couvrant).
Objectifs
Le stylosanthes est cultivé pour :
✔ La biomasse importante obtenue riche en azote et oligo-éléments,
✔ Le contrôle des adventices,
✔ La production d’un mulch (paillis) important pour la mise en place des cultures sous couverture végétale,
✔ L’alimentation des animaux,
✔ L’association avec les plantations (anacardier, palmier, oranger).
Conditions d’utilisation
✔ Le stylosanthes se cultive sur une gamme variée de sol (même de faible fertilité) à l’exception des sols hydromorphe ou sableux.
✔ Sur un site accidenté, installer les mesures de Conservation des Eaux et des Sols (CES) pour éviter que les graines et les jeunes plantules ne soient emportées par les eaux de ruissèlement.
✔ Les stylosanthes sont adaptés à des sols à faible fertilité, acides, avec peu de phosphore.
Étapes de mise en œuvre
✔ Le semis se fait de préférence en poquets, avec 7 à 12 graines par poquet, très légèrement recouvertes (moins de 1 cm de profondeur).
✔ Les graines étant très petites, il est important de ne pas les enfouir profondément pour leur permettre de lever dans de bonnes conditions.
✔ L’espacement entre poquets recommandé est de 30 à 40 cm sur la ligne, l’espacement entre lignes variant en fonction de la plante associée (cf. fiches techniques par système).
✔ En culture pure, l’espacement entre ligne recommandé est aussi de 30 à 40 cm, ce qui permet une couverture relativement rapide et homogène du sol. Cela
nécessite de 2 à 3 kg/ha.
✔ Il est cependant parfois difficile de respecter le nombre de graines par poquet étant donnée la très petite taille des semences.
✔ Pour éviter de mettre trop de graines par poquet :
✔ Mélanger soigneusement les semences avec du sable (en prenant du sable grossier, aux grains de taille identique à la taille des graines de stylosanthes, et en mélangeant un volume de sable pour un volume de graines environ).
✔ Il est également possible de semer le stylosanthes à la volée, en particulier sur un paillage ou dans un pâturage de graminées. La dose de semences nécessaire est alors fortement augmentée (5 à 6 kg/ha de semences mélangées à 15 à 20 kg/ha de sable pour une bonne répartition).
✔ Pour le semis en ligne continue, un espacement de 2 m entre ligne a donné un bon établissement en milieu paysan dans les Collines.
✔ La récolte du Stylosanthes est aussi délicate que celle de l’Aeschynomene. La récolte s’effectue de manière échelonnée et débute lorsque les branches fructifères commencent à perdre leur couleur verte. Dans la pratique, on peut se servir d’un récipient bien évasé (bassine par exemple) que l’on pose sous les branches de la plante à récolter avant de les secouer pour en recueillir les graines.
✔ Pour une bonne conservation, il faut procéder à un séchage complémentaire suivi d’un vannage pour éliminer les débris (feuilles et branches). Il faut conserver ensuite les graines à l’abri de l’humidité.
✔ La réalisation d’un pare-feu est nécessaire pour la protection des champs contre les feux de végétation
Exigences pour sa durabilité
✔ L’implantation de la plante est assez lente ; de même que sa croissance en
altitude.
✔ Elle supporte mal le surpâturage.
✔ La récolte des graines est longue.
✔ Pour la mise à échelle, il faut maîtriser la récolte des graines pour avoir de la
semence pour implanter les jachères à base de stylosanthes.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 p.
F- Amélioration de la fertilité du sol avec le Crotalaria juncea
Description
✔ Légumineuse herbacée annuelle, long de 1-4 m.
✔ Racine pivotante et celles latérales bien développées.
✔ Les fleurs sont jaunes.
✔ Le fruit est une gousse velue, cylindrique, avec de nombreuses graines, brun clair à maturité.
✔ Elle est résistante à la sécheresse
Objectifs
✔ Amélioration de la fertilité du sol
✔ Les tiges séchées et le foin sont utilisés comme fourrage en période de soudure, et les graines dans l’alimentation de la volaille.
✔ Plante assainissante, cultivée pour éliminer les mauvaises herbes et pour réduire la population des nématodes.
✔ Bonne protection des sols contre l’érosion en raison de sa forte biomasse.
✔ Il est utilisé comme plante médicinale dans certaines régions.
Conditions d’utilisation
✔ Sols bien drainés, sableux comme argileux avec un pH compris entre 5 et 7,5.
Elle s’adapte aussi aux sols pauvres
Étapes de mise en œuvre
C. juncea en Culture pure :
Préparation du sol : Sur sol sableux ou peu compacté, le labour n’est pas nécessaire. Sur autre type de sol, faire un labour peu profond.
-Semis : il se fait en poquet avec un espacement de 30 cm sur les lignes et 80 cm entre les lignes à raison de 5 graines par poquet. La profondeur de semis est de 1-2 cm. Le semis en lignes est conseillé. Période de semis : avril à juillet selon les zones
agroécologiques
-Levée : elle est effective 4 à 5 jours après semis en condition d’humidité favorable.
Quantité de semences : 20 à 25 kg/Ha.
– Entretien : un sarclage et un arrachage des grandes herbes suffisent pour l’entretien
de C. juncea.
– Récolte : La récolte de C. juncea se fait lorsque les gousses arrivent à maturité complète entre 120 et 150 jours après le semis. Pour son usage comme engrais vert, il faut enfouir la biomasse de C. juncea au sol à mi-floraison afin de profiter de son potentiel dans la fixation de l’azote dans le sol, et pour éviter l’apparition de graines pour son incorporation correcte.
C. juncea en association
C. juncea peut être également introduit dans un système de culture en association avec les céréales comme le maïs et le sorgho.
– Semis : il se fait en une ligne au milieu de l’interligne de la céréale avec des espacements de 30 cm entre poquets 25 à 30 jours après semis du maïs/sorgho ou dès que les plants de la céréale ont atteint environ 50 cm de hauteur. Ce décalage de
date doit être respecté en raison de la vitesse de croissance rapide de cette espèce de crotalaire. On peut aussi le semer de façon continue dans l’interligne. Le semis se fait manuellement ou avec le semoir mécanique (roue semeuse).
En cas d’association, sa grande vitesse de croissance exige de la part du producteur le respect du nombre de jours recommandés après le semis de la céréale associée avant son installation. Un semis précoce provoque l’étouffement de la culture principale.
Exigences pour sa durabilité
Sa valorisation optimale nécessite la mise en place d’une haie de protection.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/ GIZ, 97 p.
G- Amélioration de la fertilité du sol avec le Crotalaria retusa
Description
✔ Légumineuse annuelle de la famille des Fabaceae.
✔ Il forme de petits buissons atteignant des tailles de 1 m à plus de 1,8 m de haut, mais très souvent moins.
✔ Ses feuilles sont simples, alternes, oblongues, et brièvement pétiolées.
Généralement, ses feuilles ne sont pas appétées par les animaux.
✔ Ses fleurs sont disposées en longues inflorescences à l’extrémité de la tige.
Elles sont jaunes striées de rouge.
✔ Son fruit est une gousse cylindrique terminée par un court bec oblique. Il contient des graines lisses et brillantes de couleur brun clair.
✔ Son système racinaire pivotant est très puissant avec des racines latérales bien développées.
Objectifs
✔ Sert de couverture des sols
✔ Améliore la fertilité des sols
✔ Source de matière organique
✔ Active la vie des organismes vivants du sol
✔ Réduit l’évaporation
✔ Améliore l’aération du sol
✔ Plante antiérosive
Conditions d’utilisation
Sols bien drainés, sableux comme argileux avec un pH compris entre 5 et 7,5. Il s’adapte aussi aux sols pauvres.
Crotalaria retusa résiste à la sécheresse et est adapté aux régions chaudes, semi-arides et arides
Étapes de mise en œuvre
C. retusa en Culture pure
Préparation du sol : Peu profond de manière à permettre un bon établissement. Nous devons avoir un sol meuble qui permet d’avoir la bonne profondeur de semis.
– Semis : il se fait avec des espacements de 30 cm entre poquets et 80 cm entre les lignes. La profondeur de semis est de 1 cm à raison de 5 à 6 graines par poquet.
– Période de semis : avril à juillet selon les zones agroécologiques
– Levée : 4 à 5 jours après semis Quantité de semences : 25 à 30 kg/ha
– Entretien : il se fait par arrachage manuel ou à la houe s’il y a beaucoup de mauvaises herbes levées. Le premier désherbage se fait précocement pour un bon développement des jeunes plants. Un désherbage tardif est souvent compliqué et pénible car le crotalaire se confond aux mauvaises herbes.
– Récolte : elle se fait à partir du 110ième jour lorsque la couleur de la gousse passe du vert au brun. Elle se reproduit par des grains à partir des gousses pouvant contenir 12 à 20 grains.
C. retusa dans les associations
– Semis : il se fait dans l’interligne en poquet avec un espacement de 30 cm sur l’interligne et 80 cm entre les lignes. Le semis peut aussi se faire en de façon continue sur l’interligne. C. retusa peut être cultivé en association avec le maïs ou le sorgho.
Le semis de la crotalaire intervient 15 jours après celui de maïs/sorgho ou dès que les plants atteignent 30 cm de hauteur.
Le semis se fait manuellement ou avec le semoir mécanique (roux semeuse).
Exigences pour sa durabilité
✔ Démarrage lent.
✔ Sensible à la sécheresse.
✔ Identifier des zones où pousse le crotalaire et récolter les gousses afin de disposer d’une bonne quantité de semences à semer dans les champs dégradés.
✔ Cultiver une sole de crotalaire de 2000 m² dans le but de récolter 100 kg de semence pour l’extension des parcelles à restaurer.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 p
H- Amélioration de la fertilité du sol avec la lentille verte
Description
La lentille verte est une légumineuse comme le Niébé appelé le mungo – Vigna radiata. C’est une plante herbacée annuelle.
Objectifs
La lentille verte est cultivée pour :
✔ Améliorer la fertilité du sol ;
✔ Diversifier les sources de revenu des producteurs ;
✔ Améliorer le rendement des cultures pour lesquelles il est en antécédent cultural ;
✔ Ces fanes peuvent être utilisées comme fourrage pour l’alimentation du bétail
✔ Enfin, la lentille verte est aussi cultivée pour sa qualité nutritionnelle, elle est très riche en protéine.
Conditions d’utilisation
Cultivé dans presque toutes les zones agroécologiques du Bénin et se cultive sur tous types de sols sauf dans les basfonds. La lentille verte se développe mieux sur les sols ferralitiques, sols sablonneux avec un pH (6,3 et 7,2) quasiment neutre (Mbeyagala et al., 2017).
Il peut se produire dans un large éventail de conditions climatiques. Un climat chaud et humide avec des précipitations de 400-550 mm bien réparties pendant la période de croissance et des températures moyennes comprises entre 20-40°C conviennent à la culture (Mbeyagala et al., 2017, PlantUse, 2022). La température optimale étant de 28-30°C, une humidité élevée au moment de la maturité endommage les graines et entraîne leur décoloration
Étapes de mise en œuvre
– Semis : Au Bénin, il est recommandé de semer du 15 juin au 30 juillet au plus tard. Semer pendant que le sol est humide après une pluie d’au moins 20 millimètres. En fonction de l’avènement des pluies les semis peuvent se poursuivre jusqu’au 05 août. Elle est semée sans labour ou sur billon.
Pour un hectare de culture pure, il faut 25 kg/ha de semences (Martin et al., 2015). La profondeur de semis est d’environ 4 cm. Il est conseillé de mettre trois (3) graines par poquet et de démarier à deux (2) plants par poquet après la levée. Les écartements peuvent varier également en fonction de la variété et d’autre paramètre. En culture pure, il recommandé de semer à 40 à 50 cm entre poquets et 50 à 70 cm entre lignes.
Association de cultures
La lentille verte peut être associée à d’autres cultures notamment les céréales telles que le maïs, le sorgho et le mil. Pour ce faire, la lentille doit être semée 4-6 semaines environ après le semis de la première culture : maïs, sorgho ou mil (Omoigui et al., 2018). Cette association peut se faire en lignes alternées ou en bande. Pour l’association culturale en bandes, il est recommandé d’adopter deux lignes de céréales pour quatre lignes de la lentille verte. Cela permet d’augmenter la productivité des variétés sensibles à l’ombre.
Contrôle de l’enherbement :
• 1er désherbage deux semaines après le semis ;
• 2ème désherbage 4-5 semaines après le semis.
Approche de gestion agroécologique des nuisibles de la lentille verte
1. Pratiques culturales
– Choix des variétés : Elle consiste à choisir les variétés moins sensibles aux nuisibles.
– Période de récolte : Il s’agit de choisir le meilleur moment pour la récolte lorsque les gousses arrivent à maturité afin d’éviter le maximum d’infestation au champ. Cette approche nécessite un contrôle régulier du champ dès les premiers signes de
maturation par le producteur.
– Autres pratiques : L’association de culture, la rotation des cultures, le travail du sol, le semis précoce, permettent de rompre le cycle ou de limiter l’abondance et les dégâts des nuisibles.
2. Lutte biologique : utilisation des biopesticides
Récolte
Les gousses sont récoltées à maturité complète lorsqu’elles prennent une couleur noire. Le nombre de récoltes peut varier en fonction de la variété ou des conditions agroécologiques. En général, un passage est nécessaire pour les variétés précoces
et deux à trois (03) passages pour les variétés intermédiaires. Après récolte, il faut sécher les gousses au soleil sur un support (terrasse ou bâche) pendant au moins une semaine afin qu’elles soient bien sèches pour faciliter l’extraction des graines.
Ensuite, il faut battre les gousses et les vanner. Exigences pour sa durabilité Bien traité la lentille verte contre les attaques des ravageurs.
Références
Mbeyagala K. E., Amayo R., Obuo J. P., Pandey A. K., War A.R. and Nair R. M. 2017. A manual for mungbean (greengram) production in Uganda. National Agricultural
Research Organization (NARO), 32 p. Omoigui L.O., Kamara A.Y., Batieno J., Lorlamen T., Kouyate Z., Yirzagla J., Garba
U., et Diallo S., 2018. Guide sur la production de niébé en Afrique de l’Ouest. IITA, Ibadan, Nigeria. 65 pp. PlantUse, 2018. Vigna unguiculata (PROTA). https://uses.plantnetproject.org/f/index.php?title=Vigna_unguiculata_(PROTA)&oldid =270963.
ProSOL, 2023. Production durable du Niébé et de la lentille verte, Pratiques égroéologiques. MAEP, ProSOL/GIZ, 62 p.
I- Amélioration de la fertilité du sol avec le compost
Description
Le compostage consiste en l’édification d’un tas de couches successives de matières végétales, animales et de la cendre dans une compostière.
Objectifs
✔ Il sert d’amendement au sol par l’apport de matière organique.
✔ Favoriser la croissance des plantes par une libération progressive et une bonne diffusion des nutriments.
✔ Améliorer la porosité du sol et la capacité de rétention d’eau.
✔ Servir de source de nourriture minérale pour les plantes.
✔ Stimule l’assimilation des minéraux par les plantes.
Conditions d’utilisation
Sol peu fertile, pauvre en matière organique, en agriculture biologique ou écologique.
– Étapes de fabrication
Il existe divers types de compostage.
⮚ Compostage en fosse
Creuser au moins 2 fosses dont la profondeur ne dépasse pas 1 m pour maximiser l’activité microbienne. La longueur et la largeur varient selon la disponibilité de la biomasse. La seconde fosse facilitera le retournement.
Étapes de réalisation
✔ Procéder à un arrosage initial de la fosse avec environ 20 L
✔ Mettre une couche de cendre de 2 cm d’épaisseur
✔ Ajouter une couche de matière sèche de 20 à 25 cm d’épaisseur
✔ Ajouter une couche de matière fraiche de 10 cm d’épaisseur ; mais on peut aussi faire un mélange de matière fraiche et de matière sèche, dans ce cas, augmenter l’épaisseur à 20 – 25 cm
✔ Ajouter une couche de déjection animale de 3 à 5 cm d’épaisseur
✔ Ajouter une couche de cendre de 2 cm d’épaisseur
✔ Ce processus est répété autant de fois dans le même ordre jusqu’au remplissage de la première fosse. Bien arroser chaque couche avec de l’eau et bien tasser. La quantité totale d’eau à utiliser pour l’arrosage des couches est d’environ 300L, mais elle varie en fonction de la quantité de compost à produire.
✔ On peut enfoncer un piquet en bois au centre de la fosse
✔ La fosse remplie est couverte par une ombrière de 1,2 à 1,7 m de hauteur pour être protégée contre la pluie et le soleil
✔ Deux semaines après le remplissage de la fosse, faire le retournement de la matière organique en décomposition en vidant la première fosse dans la seconde ; veillez lors du retournement à ramener au milieu, la biomasse en bordure. Répéter le retournement tous les 15 jours en vidant la fosse remplie vers la fosse vide. Mais lorsque la décomposition est lente, il faut allonger la période du retournement (jusqu’à 1 mois au moins) pour permettre à la biomasse de bien se décomposer.
⮚ Compostage en tas
✔ Délimiter l’aire de compostage : tenir compte de la biomasse disponible pour la longueur et la largeur
✔ Réaliser le piquetage de l’aire délimitée
✔ Décaper le sol d’environ 20 cm de profondeur (à volonté)
✔ Tapisser avec une couche de terre de termitière ou d’argile pour freiner l’infiltration, en cas de sol trop léger
✔ Planter une grosse perche de bois au centre de la surface délimitée
✔ Constituer le tas sur l’aire de compostage suivant la méthodologie décrite pour le compostage en fosse. La hauteur du compost varie en fonction de la quantité de biomasse. Elle peut atteindre 1 à 1,5 m.
✔ Arroser et tasser chaque couche ; tasser suffisamment après la dernière couche
✔ Couvrir le tas d’herbe, d’un film plastique ou d’une bâche et y déposer des objets lourds.
✔ Arroser le tas au moins une fois par semaine en absence de pluies
✔ Arroser avec 2 à 3 seaux d’eau si la paille était mouillée
✔ Arroser avec 5 à 7 seaux d’eau si la paille n’était pas mouillée
✔ Retourner le tas suivant les indications données pour le compostage en fosse et faire le suivi convenablement comme indiqué ci-dessous.
Exigences pour sa durabilité
– Bien découper la matière végétale pour faciliter sa décomposition
– Attendre la maturation complète pour éviter de brûler les plantes en cas de sécheresse.
– Disponibilité de la main-d’œuvre et du temps pour la mobilisation de la biomasse et le montage du compost.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/
GIZ, 97 .
J- Fabrication et utilisation du biochar
Description
✔ Le biochar est un charbon biologique obtenu par pyrolyse de biomasse végétale sèche (chauffage à environ 500 C en l’absence d’oxygène), généralement des résidus agricoles. Il se présente sous forme de petits fragments noirs, légers et poreux. Les produits de la pyrolyse sont récupérés et pilés ou broyés jusqu’à obtenir une fine poudre noire. Après pyrolyse, le
broyage réduit le produit en poudre granulée (biochar moulu).
✔ Le biochar lui-même est très pauvre en nutriments.
Objectifs
Le biochar est un matériau poreux qui :
✔ Accroît la capacité de rétention d’éléments nutritifs.
✔ Améliore la structure du sol.
✔ Agit comme lieu d’hébergement de micro-organismes.
✔ Valorise les résidus de récolte.
✔ Améliore l’efficacité des amendements (organique et minéral).
✔ Accroît la capacité de rétention d’eau du sol.
✔ Réduit les émissions agricoles des gaz à effet de serre.
✔ Accroît le ph des sols acides
✔ Contribue à restaurer de nombreux types de sols tropicaux surtout s’il est associé à un apport de matière organique.
Conditions d’utilisation
✔ Le biochar peut être mis en place sur différents types de sol à pente faible afin d’éviter que l’eau de ruissellement ne l’emporte vers les cours d’eau.
✔ Il n’est pas recommandé de l’utiliser dans les bas-fonds ou aux abords
Étapes de fabrication du biochar
Exigences pour sa durabilité
✔ Apport complémentaire de matière organique au biochar pour augmenter la fertilité du sol.
✔ La formation d’un grand nombre d’agriculteurs et la facilité d’accès au four à biochar vont déterminer la mise à échelle.
Référence
ProSOL, 2018. Compendium de fiches techniques du formateur. MAEP, ProSOL/ GIZ, 97 p.