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  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

C’est une nouvelle dynamique de gestion durable des mangroves qui se met en place dans l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité la Bouche du Roy. Face aux menaces qui pèsent sur ces écosystèmes, les populations de cette aire communautaire prennent conscience de l’importance des ressources naturelles. Une soixantaine de représentants des villages des ACCB du Mono et leurs homologues du Togo ont débattu des pressions sur les mangroves, à la faveur d’un colloque communautaire, pour harmoniser et redynamiser leur politique de gestion durable de ces ressources.

Ce side event organisé par l’ONG Eco-Bénin avec l’appui financier de l’Agence Wallonne de l’Air et du Climat AWAC à travers le consortium des universités francophones belges UNI4COOP (Eclosio, ULB Coopération, Louvain Coopération, FUCID) a pour objectif d’échanger sur les outils et les bonnes pratiques de gestion des mangroves dans les aires communautaires qui les abritent afin d’identifier des problématiques de recherche et élaborer des recommandations.

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Comment préparer le sel sans l’utilisation du bois de palétuviers ? Faire de la sacralisation des mangroves un outil de gestion durable des écosystèmes de mangroves ; Comment récolter des huitres sans détruire la mangrove ? Voilà autant de thématiques qui ont fait l’objet d’échanges entre acteurs praticiens, associations communautaires et élus locaux venus du Bénin et du Togo à ce colloque.

La mangrove a une haute productivité biologique et joue un rôle important dans l’hydrologie du littoral, la stabilisation des sédiments, la production halieutique. La défense du littoral et le maintien de la qualité de l’eau en font des écosystèmes vitaux pour les populations riveraines. Dans l’ACCB la Bouche du Roy, la sacralisation de mangrove par la divinité Zangbéto est un outil utilisé pour préserver ces écosystèmes de plus en plus dégradés par les activités anthropiques. Le Zangbéto est la divinité la plus redoutable et la plus respectée dans cette zone. Grâce à cette divinité et l’implication des communautés avec l’appui de l’ONG Eco-Benin et ses partenaires, plus de 530 hectares de mangroves sont préservés. Les communautés veulent désormais en faire un outil de gestion durable des mangroves sur l’ensemble de l’ACCB la Bouche du Roy.

La récole des huitres est l’une des activités génératrices de revenus sur le site de la Bouche du Roy. Par endroit les femmes se sont mises en association au profit de cette activité. Mais aujourd’hui, les effets de changements climatiques bouleversent la récolte et surtout l’élevage de cette espèce tant aimée par les communautés de cette aire communautaire.
«Actuellement, c’est la période des huitres. Mais nous éprouvons des difficultés à mieux pratiquer cette activité. Une espèce parasite inconnue appartenant à la classe des mollusques détruit les huitres. Nous appelons les scientifiques au secours », a déclaré la responsable d’association des femmes de collecte d’huitres lors du colloque communautaire.

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Le colloque communautaire de Grand-Popo s’inscrit dans le cadre du colloque scientifique qui se déroule à Lomé du 19 au 22 février 2019 autour de la science et des pratiques de terrain sur la gestion de la mangrove.
Une délégation des communautés de l’ACCB la Bouche du Roy participera au colloque de Lomé, au Togo pour porter les recommandations issues du side event communautaire de Grand-Popo.

Il faut souligner qu’en prélude au colloque communautaire de Grand-Popo, une délégation composée des responsables de l’Agence Wallonne de l’Air et du Climat AWAC, ULB Coopération, des universitaires et des hommes des médias belges ont effectué une visite dans l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité la Bouche du Roy. Dominique Perrin, Conseiller en politique climatique de l’AWAC et l’ensemble de la délégation conduite par le coordonnateur de l’ONG ECO-Benin ont touché du doigt les merveilles de cette aire MAB-UNESCO : l’île aux oiseaux, le site de plantation de mangrove à Kpèco, l’embouchure et l’île au sel. L’AWAC est un partenaire privilégié de Eco-Benin depuis 2013. Elle travaille avec l’ONG sur les questions/projets d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation des gaz à effet de serre.

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Daniel ABOKI