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  • Dernière modification de la publication :3 juillet 2025

Le 25 juin 2025, l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli la cérémonie officielle de lancement du projet CoHeRe (Coastal Heritage, community Resilience and inclusion in a changing landscape), intitulé en français : « Là où la mer rencontre la terre : patrimoine côtier du Bénin, résilience communautaire et inclusion dans un environnement en mutation ». Ce projet, financé dans le cadre du programme CLARE (Climate Adaptation and Resilience), un programme de recherche de référence sur l’adaptation et la résilience aux changements climatiques, financé par UK Aid via le Foreign Commonwealth and Development Office (FCDO) du Royaume-Uni, et cofinancé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) du Canada, est porté par University of East Anglia. Il est mis en œuvre sur le terrain en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux, notamment le Laboratoire d’Art, d’Archéologie, d’Analyse des Dynamiques Culturelles, d’Expertise Patrimoniale et Touristique de l’Université d’Abomey-Calavi (LACEPT/UAC), l’ONG Eco-Benin et Durham University.

CoHeRe vise à renforcer la résilience des communautés côtières du Bénin face aux défis climatiques et environnementaux, en valorisant le patrimoine culturel et en favorisant une gouvernance inclusive. Il intervient dans les arrondissements d’Agoué et Avlo (Commune de Grand Popo), Djègbadji et Avlékété (Commune de Ouidah) où les effets du changement climatique, tels que l’érosion côtière et la disparition des sites patrimoniaux, sont visibles.  Ce lancement officiel a rassemblé des chercheurs, des archéologues, des spécialistes du patrimoine, des autorités locales des communautés ciblées ainsi que des étudiants.

Dans son mot de bienvenu, le Coordonnateur National d’Eco-Benin Gautier Amoussou a mentionné que dans les activités de ce projet de recherche-action figurent l’éducation au patrimoine et la mobilisation des communautés autour des sites menacés par les changements climatiques. L’ONG contribuera ainsi à la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel et mènera un plaidoyer auprès des institutions gouvernementales afin d’assurer une meilleure prise en compte du patrimoine dans les projets routiers et d’infrastructures.

Pour sa part, le Professeur Didier N’dah, Directeur du laboratoire d’Archéologie de l’UAC, a alerté sur la disparition accélérée de sites patrimoniaux, citant le cas d’un site archéologique récemment submergé par la mer : « C’est notre patrimoine culturel qui disparaît sous nos yeux » a-t-il déploré.

Anne Haour, professeure d’Arts & Archaeology of Africa à l’Université d’East Anglia (UEA),  a salué l’engagement des partenaires et la forte implication des autorités locales, notamment les chefs d’arrondissement, qui ont personnellement accompagné l’équipe projet sur le terrain. Elle a souligné que des premières enquêtes de terrain menées par l’ONG Eco-Benin et l’équipe de l’Université d’Abomey-Calavi, il est remarqué que 97 % de l’échantillon ciblé reconnaissent l’existence d’espaces culturels essentiels à leur identité, et 99 % affirment constater les effets des changements climatiques depuis une dizaine d’années en moyenne. Ces chiffres soulignent ainsi avec clarté la pertinence et l’importance stratégique du projet dans le contexte actuel, marqué par l’érosion côtière et la perte progressive du patrimoine culturel.

Intervenant au nom du Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le Professeur Victorien DOUGNON, Chef Service de la Coopération Internationale, a officiellement lancé le projet, soulignant l’importance d’une collaboration étroite entre les communautés, les chercheurs béninois et les experts internationaux :

« Ce projet apportera des connaissances nouvelles et des impacts concrets dans nos communes. Je vous invite à maintenir cette dynamique de collaboration afin de faire du patrimoine béninois un levier de résilience face aux effets du changement climatique.« 

Dans les mois à venir, le projet CoHeRe poursuivra ses recherches dans les communes de Grand-Popo et Ouidah, tout en organisant in fine des expositions muséales et des campagnes de sensibilisation sur les patrimoines identifiés, y compris ceux encore méconnus. Cela marque ainsi une étape clé dans la lutte pour la sauvegarde du patrimoine côtier béninois, à l’heure où les communautés doivent adapter leurs modes de vie face aux bouleversements climatiques.

DEO-GRACIAS EDOH / ECO-BENIN