• Post category:Programme SRJS
  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

Depuis 2016, Eco-Benin et ses partenaires font du plaidoyer, à travers le programme Ressources Partagées, Solutions Communes, en direction des pouvoirs publics mais également en direction des entreprises privées qui dépendent des ressources naturelles et qui impactent l’environnement.

Dans la matinée de ce mercredi 31 août 2019, une forte délégation de la société civile était en visite à l’usine de la Société Béninoise de Brasserie installée à Possotomè. Composée des membres de l’ONG Eco-Benin, du comité de l’Association des jeunes de Possotomè et des hommes des médias, cette délégation s’est particulièrement intéressée à la station d’épuration et du traitement des eaux usées de l’usine STEP.

photo_1-16.jpg

Pour améliorer la qualité des eaux usées issues de la chaine de production, l’entreprise s’est dotée en 2012 d’une station d’épuration montée avec des équipements modernes. Du réassemblage des eaux usées à l’obtention des eaux respectant les spécifications de déversement tout en passant par la station d’égalisation et du bassin biologique, les eaux usées subissent un processus d’automatisation complexe avant leur rejet. En décembre 2018, l’Agence Béninoise pour l’Environnement ABE a effectué une mission d’inspection environnementale pour analyser certains paramètres physico-biochimiques de l’eau rejetée dans le lac Ahémé. Les résultats ont été présentés et sont conformes à la réglementation en vigueur au Bénin d’après les rapports de l’ABE. La délégation a relevé des bonnes pratiques sur le site de l’usine de Possotomè. Les eaux traitées servent à arroser les plantes qui se trouvent dans la concession de l’usine. Un dispositif sous forme d’indicateur biologique est également installé au sein du laboratoire de la STEP. Il s’agit d’un aquarium contenant les eaux traitées contenant les poissons du lac Ahémé.
« Tout ça, c’est bien mais nous, organisations de la société civile, pensons qu’il ne faudrait pas s’arrêter là. Ces eaux traitées peuvent être utilisées pour alimenter un site de maraichage. Pour protéger l’entreprise et protéger nous-mêmes, nous pensons qu’il faut continuer à améliorer le système de traitement des eaux usées afin de rassurer davantage les populations. Notre objectif est que l’entreprise puisse s’impliquer davantage dans la protection de l’environnement et des populations vulnérables » Gautier AMOUSSOU, Coordonnateur National de l’ONG Eco-Benin.

photo_3-12.jpg

La société civile entend entreprendre dans les jours à venir une démarche de contre-expertise pour s’assurer des résultats de l’inspection de l’ABE et de la SOBEBRA elle-même en vue de rassurer les populations riveraines du lac Ahémé qui se plaignent souvent de la qualité des eaux rejetées par l’usine.

« Nous sommes contents de cette visite. Et nous pensons que Eco-Benin sera notre porte-parole pour communiquer et montrer qu’il y a quelque chose qui se fait ici pour garantir la qualité de l’eau rejetée dans le lac » Jocelyn ADETOLA, Responsable du laboratoire de la STEP

La délégation a également visité l’unité de production des boissons gazeuses et eau minérale de la SOBEBRA à Possotomè.
Sans l’eau, pas de production à l’usine de Possotomè. Avec une demande de production grandissante de jour en jour, la SOBEBRA essaie d’innover pour réduire sa dépendance de cette ressource. Mais il faudra aller au-delà de ces techniques. Voilà pourquoi la question de la valorisation du lac Ahémé et de sa biodiversité était au cœur des échanges à l’issue de la visite entre les responsables de l’usine et les membres de la délégation. Des recommandations ont été formulées à l’endroit de la SOBEBRA qui reste ouverte à une collaboration avec les organisations de la société civile :
– Communiquer sur son dispositif de traitement des eaux usées ;
– Organiser de façon périodique des journées portes-ouvertes ;
– Développer une politique de reboisement des berges du lac Ahémé ;
– Mieux sécuriser la canalisation de rejet des eaux usées.
– Penser à une alternative de valorisation des eaux traitées (maraichage, arrosage des arbres, etc)

Il faut rappeler que la présente visite s’inscrit dans le cadre du combat de la veille citoyenne que mène Eco-Benin et ses homologues dans le paysage du delta Mono pour assurer la protection de l’environnement et des biens publics mondiaux.

DANIEL ABOKI / ECO-BENIN