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  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

Etudiée en conseil des ministres du 11 janvier 2017, l’opération d’assainissement des plans d’eau au au sud Bénin devient une réalité. C’est une opération tant attendue par les populations riveraines du lac Ahémé et certaines organisations non gouvernementales intervenant dans le domaine de la conservation des ressources naturelles. Cette opération d’assainissement du lac Ahémé et ses chenaux consiste à enlever tous les engins prohibés en l’occurrence les Acadjas et engins de pêche qui comblent le lac Ahémé. Les Acadjas sont une forme de parcs mis en place avec des branches d’arbres et d’arbustes, coupées et enfouies à des profondeurs dans les lacs et lagunes au sud du Benin. Deux semaines après l’intervention, ce plan d’eau reprend peu à peu son souffle. A Guézin, Sèhomi, Wèdèmê et Possotomè Centre, le paysage est dégagé. Pas de branchages pouvant perturbés la navigation fluviale. Le cri de détresse et de longue date des populations du paysage de ce lac qui vient ainsi d’être pris au sérieux par le gouvernement du Benin.

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En 2016, l’ONG Eco-Benin menant dans le paysage du delta mono le programme Ressources Partagées Solutions Communes avait déjà pris les premières initiatives d’enlèvement d’acadja en partenariat avec l’ONG Action Plus. C’est un programme de plaidoyer á l’endroit des autorités béninoises à divers niveaux en l’occurrence les élus en vue de l’application des lois en République du Bénin. La mise en œuvre du programme SRJS a permis de sensibiliser et former les élus locaux, les agents assermentés et acteurs de la société civile en droits pratiques pour la conservation des biens publics mondiaux dont le lac ahémé.

« Personne ne pensait que ce sera une réalité un jour. Notre souhait est que le lac soit définitivement déblayé de ces engins prohibés afin que nos brousses retrouvent la paix et nos cocotiers nous offrent leur ombrage. Si vous longez la berge, presque tous les cocotiers sont dépourvus des branches qui font la beauté de la rive du lac ahémé », le chef d’Arrondissement de Possotomè.

Environ deux cent (200) ouvriers sont mobilisés pour participer à cette opération. Ce jeudi 29 août 2019, l’équipe est active sur la rive Atlantique précisément à Vonvio, dans la commune de Kpomassè, un village où cette pratique d’Acadjas est même devenue une activité principale. Sous la surveillance des éléments de la base navale, les sapeurs-pompiers et la police républicaine, le lac se vide de quantités impressionnantes de branchages.

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« On a déjà presque terminé la rive Mono. Aujourd’hui on est sur la rive Atlantique et l’opération se déroule très bien. Après l’enlèvement, il y aura des équipes de suivi. Au moins dans une semaine, il doit y avoir une mission de suivi sur le plan d’eau afin que la pratique ne reprenne », Clément DJOUNGBO, commission assainissement des plans d’eau du Benin, Direction de la Production Halieutique.

L’action doit se poursuivre et aller jusqu’au bout. Tel est le souhait des populations notamment des pêcheurs qui utilisent le filet. Ils n’avaient pas d’espace pour pêcher, avec leur filet, de poissons qui se font de plus en plus rare. Il faudra maintenant penser á « l’après opération ». Le dragage á certains niveaux, l’empoissonnement du lac, la formation des pêcheurs et riverains en aquaculture sont entre autres mesures à prendre en compte par le gouvernement á l’issue de cette opération d’assainissement du Lac Ahémé.
Il faut rappeler qu’au Benin, les pratiques prohibées de pêches sont punies par la loi cadre nº2014-19 du 7 août 2014 relative à la pêche et à l’aquaculture en République du Benin. Elle prévoit une peine d’emprisonnement allant de 3 à 12 mois une amende de 500.000 à 3 millions de francs CFA.

ABOKI DANIEL
ECO-BENIN

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