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  • Dernière modification de la publication :5 juillet 2022

La biodiversité au cœur des échanges d’un séminaire organisé du 28 au 30 Juin 2022 dans le cadre du projet de facilitation d’engagements pour la biodiversité – BIODEV2030. Cet atelier, organisé par l’ONG Eco-Benin au Centre Nonvignon à GRAND-POPO, a réuni une trentaine d’hommes et femmes des médias issus de plus d’une vingtaine d’organes de presse du Bénin. Il a pour objectif d’outiller et sensibiliser les journalistes à mieux informer et mobiliser les populations, le secteur privé et les décideurs à différents niveaux sur les problèmes majeurs de la biodiversité. Deux jours durant, il a été question au cours de cet atelier, de confronter les journalistes présents au rôle des médias face à la crise environnementale et leur implication pour un changement de comportement.

À l’ouverture des travaux, le Coordonnateur National de l’ONG Eco-Bénin, monsieur Gautier AMOUSSOU, s’est fait le devoir de rappeler le contexte de cet atelier qui s’inscrit dans la droite ligne des activités du projet de facilitation d’engagement pour la biodiversité-BIODEV2030 au Bénin, un projet financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Au Bénin, l’Union Internationale pour la Conservation de la nature (UICN) s’appuie sur l’ONG Eco-Benin en collaboration avec la Direction Générale des Eaux Forêts et chasse (DGEFC) pour la mise en œuvre dudit projet. Il s’agit, a expliqué le Coordonnateur, « d’un projet pilote qui concerne 16 pays en Afrique pour essayer de trouver des modèles de dialogue entre le secteur privé et les autres acteurs qui protègent la biodiversité ».

À sa suite, l’Assistant Technique du projet, monsieur Is Deen AKAMBI, après avoir rappelé les différentes étapes de mise en œuvre du projet, a exposé ce qu’il attend des hommes et femmes des médias présents à cet atelier. « Nous souhaitons, à l’issue des travaux de cette assise, avoir un plan d’actions incluant des productions de presse axées sur l’implication des différentes catégories d’acteurs dans les chaines de production du riz, soja, coton, exploitation forestière afin de réduire les impacts et restaurer l’habitat de la biodiversité d’ici 2050. Il s’agira de renforcer le dialogue entre les différentes parties prenantes (secteur public-privé, OSC, scientifiques) afin d’aboutir à des engagements volontaires des entreprises des secteurs clés qui impactent la biodiversité pour inverser la courbe du déclin pesant sur la biodiversité. »

Portant la voix des professionnels des médias, la Présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin UPMB, madame Zakiath LATOUNDJI, tout en relevant l’urgence d’agir pour la biodiversité, a salué les efforts de l’ONG Eco-Bénin. « Renforcer nos capacités sur la protection de l’environnement est un bel acte d’écocitoyenneté à mettre à l’actif de toutes les parties impliquées dans cette activité », a-t-elle confié avant d’inviter ses pairs à tirer le maximum de profit de ladite formation pour mieux contribuer à la sauvegarde de l’environnement.

Pour sa part, le maire de la ville de Grand-Popo, monsieur Jocelyn AHYI a fait savoir que dans un contexte national et international de déclin de la biodiversité, cette rencontre s’avère importante pour renforcer et définir des actions à même de renverser la tendance avec la touche des hommes des médias. Il a également remercié l’ONG Eco-Benin pour le choix porté sur sa commune qui abrite ladite rencontre.

La présente session de formation a été meublée par diverses communications. À tour de rôle, les experts, consultants présents ont entretenu les participants respectivement sur la présentation sommaire des résultats de l’étude d’évaluation et hiérarchisation des menaces portant sur la biodiversité au Bénin ; les principes journalistiques dans la collecte des données, le traitement et la diffusion de l’information ; le rôle des médias face à la crise environnementale et l’état de mise en œuvre de la Convention sur la biodiversité biologique.

A l’issu des travaux, des recommandations ont été formulées. Il s’agit entre autres de la nécessité d’accroître les productions journalistiques sur les thématiques concernées par la biodiversité ; de rendre disponible une base de données de scientifiques ou personnes ressources par rapport à la biodiversité ; de mieux impliquer les professionnels des médias aux différentes activités sur la thématique et d’en initier de façon périodique ; de financer (au besoin) les professionnels des médias pour la réalisation des productions de presse. À tous ces points, il est à ajouter le souhait des participants de constituer un réseau pour mieux promouvoir la biodiversité ; sans oublier la proposition de l’organisation chaque année, de « la nuit des oscars des journalistes spécialistes des questions en lien avec la biodiversité » en vue de primer les meilleures productions de presse.

Il faut également rappeler que les participants ont visité l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité (ACCB) Bouche du Roy sous la direction de l’Assistant technique du projet BIODEV2030. Cette descente a été l’occasion pour les participants de mieux connaître les mangroves du site Ramsar 1017 ; les fonctions écosystémiques liées à ce type d’habitat ; la biodiversité dont il regorge ainsi que les formes de pressions. Ces mangroves occupent environ 30% des 9678 hectares que couvre la réserve de biosphère transfrontalière du Mono.

IMELDA SANNY / ECO-BENIN