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  • Dernière modification de la publication :13 juillet 2022

Une vingtaine de promoteurs d’agrofermes ont pris part à un séminaire de formation et de renforcement de capacités sur les paquets agro-écologiques. L’atelier s’est déroulé du 27 au 28 juin 2022 sur la ferme Nonvignon sise à Akodeha dans la commune de Comé, au sud-ouest du Bénin. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de « Développement d’une économie locale résiliente sobre en carbone dans les zones de mangroves au Sud-Bénin » dénommé (Mangroves Économie), à travers l’activité de formation des gestionnaires d’exploitations aux connaissances et savoir-faire des paquets technologiques regroupant les bonnes pratiques agroécologiques  promues. Ce projet est porté par l’ONG Eco-Benin, Village MondeChaire de Recherche du Canada en économie écologique de l’université de Québec avec l’appui financier du gouvernement du Québec à travers son Programme de Coopération Climatique International (PCCI).

Les deux jours de la formation ont été consacrés à la vulgarisation des approches agro-écologiques, vecteur d’une réponse complète aux défis de la sécurité alimentaire, de la nutrition et du changement climatique. Avec pour cibles des entrepreneurs agricoles et responsables de fermes, la présente formation a permis à cette catégorie de bénéficiaires du projet mangroves économie, de se familiariser au concept de l’agro-écologie et de s’engager dans  la transition écologique sur leurs différents sites de production agricole.

Durant la formation, l’expert formateur en transition agro-écologique a mis l’accent sur les techniques et approches que les participants peuvent développer dans l’immédiat sur leurs sites de productions. Mais la formation s’est beaucoup focaliser sur les techniques de production et d’utilisation de biopesticides à travers les axes suivants :  la production des biofertilisants solides, La production de biofertilisants liquides, La production de biopesticides à large spectre d’actions.  À cet effet, la formation vise à intensifier l’adoption des bonnes pratiques et conduire leurs exploitations vers un changement de paradigmes initiales avec des conventionnelles qui ne sont pas en adéquation avec le contexte climatique actuel pour aboutir à une agriculture qui prend la nature comme modèle ; et qui préserve mieux l’environnement, la biodiversité, la santé dans des entrepreneurs agricoles et celle des consommateurs.

« Nous avons parlé de perturbation minimum du sol à travers le principe de culture sous couvert végétale, de labour minimum du sol. Nous avons aussi parlé de la fertilisation des sols ; et à ce niveau nous attirons l’attention des participants sur l’importance de la fertilisation organique dans le principe agro-écologique de sorte que le recyclage de matière biodégradable présent dans leur milieu soit effectif », a déclaré Éric GANSIN, Expert formateur en transition agro-écologique

De nos jours, les pratiques agricoles conventionnelles ont pour conséquences le développement des résistances, l’invasion et l’apparition des bio agresseurs qui sont difficiles à contrôler. D’où la nécessité de protéger les cultures avec de bonne pratique agricole en préservant l’intégrité de l’espace agricole. Gildas TOHOUEDE est un exploitant agricole sur la ferme DOMINGO dans la localité de Grand-Popo. Les années antérieures, il n’a pu contrôler la maladie de ces cultures de tomates, piments et bien d’autres liée aux bio agresseurs. « Nous avons recensé plusieurs problèmes sur notre site de production. Il y a le flétrissement et le blanchissement des fleurs, la déformation etc. » souligne-t-il tout en saluant l’importance de cette initiative de renforcements de leur capacité sur les pratiques agro-écologiques.

La formation s’est déroulée en alternant les phases théoriques et pratiques au cours desquelles les participants ont suivi des sessions de fabrication de bio fertilisants et bio pesticides. Le constat est qu’aucune énergie et ressource n’est gaspiller dans la fabrication des bio fertilisants et bio pesticides. Ainsi, pour le bio pesticide à large spectre d’action réalisée, les participants ont utilisé des extraits botaniques et d’autres plants qui ont des propriétés insecticides, bactéricides et fongicides comme par exemple le piment, les graines de neem, les feuilles de tabac etc.

Au nombre des avantages de l’agroécologie, on peut citer : la préservation de la biodiversité, la santé des producteurs agricoles et des consommateurs, sans oublier ces avantages économiques qui se reflètent dans le coût de fabrication d’un litre du bio pesticide à large spectre d’action réalisé par les participants à la formation qui revient à 1500 F CFA, tandis qu’un litre de produit insecticide à haute toxicité reviendrait à plus de 3000 F CFA.

Il est prévu un plan de suivi de déploiement desdits pratiques par des participants pour s’assurer de leur engagement dans la transition agro-écologique sur leurs différents sites de production agricole.

ABOKI DANIEL / ECO-BENIN