À Possotomè, dans la commune de Bopa, les élèves du Collège Catholique Les Étoiles de demain ne se contentent pas uniquement d’apprendre les sciences dans les manuels. Chaque jour, ils mettent les mains à la terre pour appliquer concrètement les technologies et innovations d’adaptation aux changements climatiques (TIA) auxquelles ils ont été initiés par l’ONG Eco-Benin, lors d’un camp de formation tenu sur la ferme Nonvignon.
Sur deux parcelles de 250 mètres carrés chacune, ces jeunes apprenants cultivent piment, aubergine et curcuma en utilisant un compost 100 % naturel qu’ils produisent eux-mêmes à partir des déchets biodégradables de leur environnement scolaire. Cette démarche, à la fois éducative et écologique, illustre parfaitement comment l’école peut devenir un véritable laboratoire d’économie circulaire et de résilience face aux défis climatiques.
Cette initiative innovante, portée par l’équipe éducative et les élèves, a valu au collège d’être parmi les lauréats du concours des meilleures initiatives de promotion des Technologies et Innovations d’Adaptation (TIA) aux changements climatiques. Le concours s’inscrit dans le cadre du projet de Promotion de l’économie circulaire dans les agrofermes du Mono, financé par la Fondation Roi Baudouin et mis en œuvre par l’ONG Eco-Benin.
« Notre motivation à participer à ce concours est simple : nous avons compris que la nature nous offre tout ce qu’il faut. Il faut apprendre à transformer ses déchets en ressources, pour nourrir la terre avec des produits sains et durables »,
explique Clément Djehoui, censeur du collège.
Une dynamique d’apprentissage et d’engagement
Au-delà de la production maraîchère, le collège a intégré des cours d’écologie à son programme. L’objectif : former une génération consciente de l’importance de la nature et des pratiques durables. Cette approche pédagogique, saluée par l’équipe d’Eco-Benin, symbolise le lien entre éducation, innovation et écologie.
« Nous avons été impressionnés par l’engagement des élèves et la cohérence de leur démarche »,
souligne Lidia Dandedjrohoun, chargée du projet AgroCir chez Eco-Benin ONG.
Lancé il y a quelques semaines, le concours a mobilisé 54 producteurs et initiatives locales issues des communes de Bopa, Comé, Grand-Popo et Kpomassè. Après une phase de présélection basée sur des critères de durabilité, d’impact social et de contribution à l’économie circulaire, 11 candidats ont été retenus.
Une mission de terrain a ensuite permis d’évaluer la mise en œuvre concrète des TIA. À l’issue du processus transparent, cinq lauréats ont été désignés : deux à Comé, un à Grand-Popo, un à Kpomassè et un à Bopa, dont le collège Catholique Les Étoiles de demain.
Des récompenses pour renforcer la résilience
Les gagnants ont reçu un lot d’équipements agricoles d’une valeur totale d’un million de francs CFA, comprenant brouettes, motopompes, pulvérisateurs, gants, bottes, houes et autres outils de production.
« Nous sommes très heureux de recevoir ces équipements qui nous donneront un vrai coup de pouce. C’est un encouragement pour aller plus loin »,
confie Emmanuel Koussodé, membre de la coopérative Elavagnon à Djanglanmè, commune de Grand-Popo.
Pour l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) de Grand-Popo, associée à la démarche, cette initiative d’Eco-Benin illustre parfaitement la voie à suivre pour une agriculture résiliente et respectueuse de l’environnement.
« Eco-Benin s’investit pleinement dans la promotion de l’agroécologie. Son action est salutaire, car les producteurs ont besoin d’accompagnement concret pour transformer leurs pratiques »,
souligne Wilfried Méadan, chef de la cellule communale ATDA de Grand-Popo.
Grâce à ce projet, financé par la Fondation Roi Baudouin, deux cents (200) producteurs ont déjà été formés aux TIA et dotés de semences améliorantes et de matériels de production. Une dynamique locale qui, petit à petit, tisse une nouvelle culture agricole : celle où rien ne se perd, tout se transforme au service des humains et de la nature.
DANIEL ABOKI / ECO-BENIN