• Post category:Réserve du Mono
  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

D’une superficie d’environ 2 hectares, cette île est l’une des merveilles de la Réserve de Biosphère la Bouche du Roy. Située dans le village d’Allongo, elle est bien couverte de mangrove et abrite les oiseaux de la réserve et de centaines d’autres espèces migratrices. En hiver, de milliers d’oiseaux viennent nicher dans les feuillages de mangroves et animent cette île offrant un magnifique spectacle aux touristes.

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Ce mardi 8 mai 2018, l’île a été entièrement mise sous la protection de la divinité Zangbéto appelée « gardien de nuit ». C’est à travers une cérémonie particulière que la sacralisation de ce site a eut lieu à Allongo, premier village à l’ouest de la Réserve. Cette initiative culturelle, endogène de l’ONG Eco-Benin avec l’appui de la coopération allemande GIZ a mobilisé les dignitaires de la divinité Zangbéto et la population de ce village. Elle consiste à renforcer les stratégies de préservation des ressources naturelles dans la Réserve la Bouche du Roy. Prière d’invocation des mânes des ancêtres, animations culturelles et sensibilisation de la population ont marqué la présente manifestation de sacralisation. La règle de la divinité Zangbéto est claire : interdiction formelle de coupe de mangrove sur cette île. Autrement dit, quiconque découpera un brin de mangrove sera soumis à de très lourdes sanctions.

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« Nous n’avons ni commissariat, ni la gendarmerie dans ce village. En cas d’infraction des règles de la divinité Zangbéto, le coupable sera jugé à la place publique. Il payera des moutons, bœufs, des sacs de mouches, de moustiques et de moucherons. Il peut même être interdit d’être approché par les habitants du village » a confirmé le chef du village d’Allongo.

Avec cette sacralisation, l’île aux oiseaux devient le 9ème site sacralisé dans cette réserve. Au total, environ 503 hectares de mangroves sont mis sous la protection de la divinité Zangbéto dans cette Réserve.

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Les mangroves constituent des écosystèmes hautement productifs, riches en biodiversité, constitués d’une diversité de plantes fournissant d’importants habitats aux différents d’animaux. Entre 1995 et 2005, dans cette région du Mono, la superficie de mangrove est passée de 10 754 hectares à 5808 hectares. Soit près de 50% de mangroves détruites. Face à cette menace, les OSC dont Eco-Bénin ont entrepris des initiatives qui consistent à planter, restaurer et sacraliser les mangroves. Grâce à cette volonté et dynamisme des ONGs, on est passé à 7 882 hectares de superficie de mangrove en 2015. Pour atteindre le niveau de 1995, un gap de 30% reste à combler.

« Nous sommes conscient de l’enjeu, et nous y travaillons avec nos partenaires. Nous devons continuer dans le même dynamisme afin de combler rapidement le déficit de 30% et en faire même voir plus », à faire entendre Monsieur Gautier AMOUSSOU, coordonnateur national de l’ONG Eco-Benin ».

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Il faut rappeler que cette île sacralisée fait partie du circuit touristique développé dans cette réserve de biosphère. Cette sacralisation a connu la présence de la presse internationale comme RFI et AFP.

Daniel ABOKI.