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  • Dernière modification de la publication :17 décembre 2019

Arrêter le pillage des ressources marines et côtières dans le golfe du Bénin. Tel est l’engagement du collectif des deltas du golfe du Bénin créé en février 2018. Cette plateforme constituée d’organisations locales et internationales a organisé du 8 au 9 octobre 2019 à Awalé Plage Hôtel de Grand-Popo, un atelier axé sur le partage d’expérience de surveillance maritime et côtière pour une lutte conjointe contre la pêche illégale dans le Golfe du Bénin. Cette activité était portée par Eco-Bénin et ULB Coopération. Le collectif des deltas du golfe du Bénin est une plateforme volontaire d’acteurs de terrain, ancrés dans des territoires et au contact des communautés locales du Nigéria, du Bénin, du Togo, du Ghana et la de Côte d’Ivoire. Le présent atelier qui a rassemblé les membres du collectif des deltas du golfe du Bénin, les structures de coopération à l’image du consortium d’ONG belges UNI4COOP, les responsables de Sea Shepherd Global et Sea Shepherd Legal et les autorités de la préfecture maritime du Bénin, du Togo, du Ghana et du Nigéria a pour objectif de partager des expériences en matière de protection et surveillance de la biodiversité marine et côtière et de lutte contre a pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN) et jeter les bases d’actions conjointes de surveillance et de lutte contre la pêche. Les participants, une quarantaine, entendent développer des stratégies de gestion commune et harmonisée des écosystèmes marins.

« Nous avons, ensembles avec nos collègues, décidé de nous concentrer sur le golfe du Bénin. Cet espace dispose de spécificités de poissons, de lacs et de mangroves qu’il est important de préserver pour les générations présentes et futures. L’initiative vise une synergie d’actions entre les pays du Golfe du Bénin (Nigeria, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire)» a souligné Kofi AGBOGAH, facilitateur du collectif des deltas du golfe du Bénin.

Cette rencontre de Grand-Popo soutenue par l’IUCN Pays-Bas et le consortium d’ONGs belges UNI4COOP a offert donc un cadre de réflexion sur les meilleurs mécanismes de mise en œuvre des divers instruments de lutte contre la pêche illégale. Au cours de cet atelier, chaque pays a présenté son système de surveillance maritime et les faiblesses. L’opération Guégou menée en mai 2019 dans la zone économique exclusive du Bénin avec Sea Shepherd, Eco-Bénin, les forces navales et le gouvernement béninois est une initiative à élargir aux autres pays pour une lutte efficace contre la pêche illégale dans le golfe du Bénin. La communication du préfet maritime du Bénin montre les failles administratives observées au cours de cette opération, les résultats obtenus et les leçons apprises.

« Si l’océan est immense, il n’est pas infini. C’est pourquoi une gestion durable des ressources marines et une meilleure collaboration inter-administration sont nécessaires. L’une des solutions préconisées est la protection et une meilleure gestion des espèces importantes et de leurs habitats face aux menaces à la fois unique et cumulatives et en utilisant des outils comme la prévention des prises accessoires et l’amélioration de la gestion des pêches », a exprimé le Capitaine de Vaisseau Maxime Fernand AHOYO, Préfet Maritime du Bénin.

Face aux énormes pertes de devises liées à la pratique de la pêche illicite non déclarée et non réglementée qui s’élèveraient à près de 780 milliards de Francs CFA dans la zone Ouest-africaine, l’urgence d’élargir l’opération Guégou à tous les pays du Golfe du Bénin est bien réelle. « Les Organisations de la société civile doivent ensemble travailler avec les gouvernants pour un meilleur contrôle, une meilleure gestion et une meilleure productivité des zones maritimes du golfe du Bénin, a laissé entendre Gautier AMOUSSOU, coordonnateur national de l’ONG Eco-Bénin

Le collectif peut encore compter sur l’appui de Sea Shepherd Global. Peter HAMMARSTED a rassuré sur la détermination et la volonté de son organisation pour la protection des ressources marines du golfe du Bénin.

A l’issue de cette rencontre de 2 jours, des actions urgentes ont été identifiées et à mettre en œuvre d’ici 2020. Il s’agit entres autres de : (a) la définition d’un cadre légal entre les états, (b) la dotation de la cellule de commandement maritime des pays du golfe du Bénin de VMS – un système de surveillance des navires, (c) la mise en place d’un dispositif de localisation des embarcations artisanale, (d) la définition d’un plan de patrouille.

Rappelons que les activités de cette réunion ont pris fin par la visite des participants dans l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité la Bouche du Roy où ils ont précédé à la libération des bébés tortues.

ABOKI DANIEL / Eco-Bénin

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