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  • Dernière modification de la publication :21 avril 2022

Dans la commune de Boukombé, au nord-ouest du Bénin, l’Association des Consommateurs d’Eau Potable (ACEP) a été mise en place le 26 juillet 2013 par l’ONG belge Protos. Outils de veille citoyenne sur la gestion communale du service public de l’eau, les ACEP ont pour principales missions : d’assurer la représentation des usagers du service public de l’eau auprès de l’administration communale ; d’aider la commune à mieux assurer le suivi du service public de l’eau ; de défendre les intérêts des usagers vis-à-vis de la commune et de ses prestataires (délégataires, fermiers, artisans réparateurs, etc.) ; de faciliter la gestion des plaintes des usagers pour améliorer le service ;

Mais à Boukombé, l’ACEP peine, malgré la volonté et la disponibilité des membres, à mieux accomplir ses missions. En ligne de mire, elle ne dispose pas d’un bureau, ni matériel roulant et les opportunités de renforcement de capacité se font rares ou quasi-inexistantes. Ce jour-là, le bureau communal de l’ACEP s’est réuni sous un manguier, dans la maison de la présidente. A l’ordre du jour, évaluer les difficultés dans la collecte des plaintes au niveau de chaque arrondissement au cours du mois de mars.

« Nos 186 délégués présents dans les 93 villages collectent les plaintes et les remontent au niveau arrondissement. Les responsables du bureau essaient, avec le chef d’arrondissement, de régler la panne. Et s’ils n’y arrivent pas, la plainte est remontée à notre niveau pour être soumise à la mairie », explique Solange N’DAH, présidente de l’Association des Consommateurs d’Eau Potable.

Sur une dizaine de plaintes adressée à l’autorité communale, environ 6 ou 7 sont traitées. Dans les arrondissements de Koussoucoingou et de Tabota des pompes sont en panne depuis quelques mois et les plaintes formulées à l’autorité communale sont restées sans suite. Selon les informations reçues de source proche des autorités communales le silence de la mairie est lié soit au non-paiement de la redevance des délégataires de ces pompes soit à la non disponibilité des pièces.

« Depuis le niveau village jusqu’au bureau exécutif, je reconnais que nous ne faisons pas les choses comme cela se doit. Nous avons besoin du renforcement de nos capacités pour mieux faire », a reconnu la présidente de l’ACEP.

Les membres ACEP formés sur le traitement des plaintes.

Ce mercredi 13 avril 2022 s’est tenu, à la maison des jeunes de Koussoucoingou, un atelier de formation des membres ACEP sur le traitement des plaintes. Une trentaine des membres ACEP au niveau arrondissement et communal ont pris part à cette formation qui vise à les outiller en vue de conduire efficacement leurs actions d’interpellation des autorités publiques sur la qualité des services publics de l’eau et mener professionnellement le processus de gestion des plaintes. La présente formation qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « l’eau pour les citoyens et par les citoyens : Actions de veille citoyennes pour l’accès à l’eau potable dans les zones rurales de la commune de Boukoumbé » s’est dirigée sur des axes tels que : les acteurs de l’offre et de la demande en matière de la redevabilité au niveau du secteur eau, les différents outils d’interpellation et le mécanisme de traitement des plaintes.

« Il leur a manqué beaucoup d’outils qu’ils doivent désormais, après cette formation, installer. Ils ne disposent pas de registre de collecte de plaintes. Et à chaque étape du processus de traitement de plaintes, on remarque aussi que certaines réunions de sensibilisation et de concertation ne sont pas tenues. Ils ont désormais tout ce qu’il faut pour respecter toutes les étapes dans le processus de traitement des plaintes » a confié Dr Hyacinthe YASSIN GUEZO, formateur spécialisé en redevabilité

Après avoir remercié le formateur et les organisateurs de cette formation, Emile KOUAGOU, trésorier de la cellule communale de l’ACEP n’a pas manqué de souligner l’importance de cette formation. Selon lui cette formation est une première pour leur association en matière de gestion efficace des plaintes mais aussi et surtout le suivi de ces plaintes. Outillés et désormais capacités, les participants à cette formation ont pris l’engament de mieux faire.

Il faut préciser que l’atelier de formation des membres ACEP sur le traitement des plaintes a été couplée avec la formation des délégués locaux ACEP sur la collecte des plaintes et celle des acteurs institutionnels en charge de l’eau potable sur leur rôle et les normes à faire respecter.

Le projet « l’eau pour les citoyens et par les citoyens : Actions de veille citoyennes pour l’accès à l’eau potable dans les zones rurales de la commune de Boukoumbé » est porté et mis en œuvre par l’ONG Eco-Benin sous le contrôle technique de GFA consulting group gestionnaire de la phase II du programme de redevabilité financé par la Direction du Développement et de la Coopération suisse à travers le Fonds de Soutien aux Initiatives de Redevabilité (FoSIR).

DANIEL ABOKI / ECO-BENIN